La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) est déterminée à maintenir la pression sur le gouvernement Charest afin qu'il abandonne la hausse des frais de scolarité annoncée dans son budget déposé jeudi dernier. Réunis en congrès au Cégep de Trois-Rivières, les délégués de la FECQ se sont entendus sur une série de mesures qui se poursuivront jusqu'à l'automne.

«Les étudiants sont plus déterminés que jamais, martèle le président de la FECQ, Léo Bureau-Blouin. Aucun député libéral ne sera épargné. Nous allons passer toute la session d'hiver et la session d'automne subséquente à augmenter la pression.» Pour ce faire, la FECQ compte travailler de concert avec la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ).

La soixantaine de délégués présents au congrès, dont la tenue était prévue bien avant le dépôt du budget, se sont prononcés en faveur de divers moyens de pression qui débuteront dès les prochains jours et dont les détails seront dévoilés demain. Au cours des prochains mois, la FECQ compte notamment cibler les différents colloques et assemblées tenus par le Parti libéral du Québec. Les étudiants seront également invités à rendre visite aux députés libéraux de leur région. Des actions régionales sont aussi prévues, particulièrement au Saguenay-Lac-Saint-Jean, en Abitibi-Témiscamingue et en Gaspésie.

«Beaucoup d'étudiants ont la rage au coeur à la suite du dépôt du budget, constate Léo Bureau-Blouin. C'est ce qu'on a ressenti aujourd'hui autour de la table, plus particulièrement venant des gens des régions. Les cégépiens sont parmi les étudiants les plus touchés par la hausse des droits de scolarité parce qu'ils vont entrer à l'université d'ici deux ou trois ans. C'est un frein énorme à l'accessibilité des études, surtout quand ils doivent déménager.»

La FECQ compte aussi poursuivre ses actions pendant la période estivale. «Il n'est pas question d'arrêter parce que c'est les vacances, déclare M. Bureau-Blouin. Les étudiants vont prendre de leurs vacances pour rappeler aux libéraux la mauvaise décision qu'ils ont prise dans leur budget.»

Jusqu'où la Fédération est-elle prête à aller? «On va aller jusqu'au bout, répond Léo Bureau-Blouin. Pour nous, ce n'est pas une question de choix ou d'option. Il faut qu'on se batte pour cette question-là.»

«Les étudiants sont assez confiants de gagner cette bataille-là, ajoute-t-il. Ce n'est pas la première fois que les étudiants se confrontent au gouvernement Charest.»

Même s'il ne va pas jusqu'à évoquer la tenue d'une grève étudiante, le président de la FECQ n'a pas non plus exclu cette possibilité. Rappelons qu'en 2005, les étudiants collégiaux et universitaires étaient sortis dans la rue pour dénoncer des compressions de 103 millions $ dans le régime des prêts et bourses.

Jeunes libéraux

Par ailleurs, les membres de la Commission-jeunesse du Parti libéral du Québec, réunis en assemblée à Notre-Dame-de-l'Île-Perrot, se sont rangés derrière la décision du gouvernement Charest de hausser les frais de scolarité.

La présidente de la CJPLQ, Maripier Isabelle, a soutenu que, chez les jeunes militants, le débat sur cette question était désormais chose du passé. Elle a qualifié de «raisonnable» la hausse des frais de scolarité de 325$ par année, pendant cinq ans, annoncée par le gouvernement.

Mme Isabelle a cependant assuré que si cette augmentation n'avait pas été accompagnée de mesures «responsables» comme une bonification de l'aide financière, la Commission-jeunesse ne l'aurait pas approuvée.

- Avec La Presse Canadienne