L'activité physique pratiquée sur une base quotidienne améliore la concentration et l'apprentissage des élèves, concluent deux professeurs de l'Université de Sherbrooke au terme d'un projet de recherche exploratoire mené dans une école primaire.

Chaque matin, les élèves et le personnel de l'Écollectif, école alternative de Sherbrooke, en Estrie, pratiquent une activité physique d'intensité moyenne à élevée. Pendant 20 minutes, avant le début des classes, ils courent, font des jeux de ballon ou du work-out. Les jeunes s'oxygènent, développent des habiletés motrices et les effets bénéfiques se font sentir jusque dans la classe.

«Nous sommes capables de voir que les élèves sont plus concentrés, ils semblent aussi plus calmes. L'écoute est beaucoup plus facile et il semble y avoir moins de conflits à gérer», relate Félix Berrigan, professeur à la faculté d'éducation physique et sportive de l'Université de Sherbrooke, l'un des responsables du projet de recherche exploratoire.

Plus calmes

L'expérience a été menée auprès des six classes de l'école. Au terme du projet, M. Berrigan et son collègue, Sylvain Turcotte, ont questionné 60 élèves et 6 enseignants sur leur perception quant à l'impact de l'activité physique. Tous les enseignants ont affirmé que les enfants sont plus calmes à leur retour en classe. La majorité croit aussi que les élèves sont plus concentrés et qu'ils adoptent des comportements plus positifs sur la vie de classe. Il semble aussi que l'attention des élèves est plus soutenue et certains seraient même plus performants.

Du côté des élèves, 68,3% d'entre eux sont d'avis que le programme quotidien d'activité physique a des effets bénéfiques pour leur apprentissage. Ils se sentent plus calmes, plus concentrés et plus énergisés, ont-ils répondu.

«Ces résultats tendent à confirmer que la mise en oeuvre d'un programme d'activité quotidienne ciblant le développement des habiletés motrices peut s'avérer un outil supplémentaire lorsqu'il est question de la réussite des élèves», écrivent les deux professeurs responsables du projet de recherche exploratoire dans un résumé de leurs travaux, destiné à être publié dans une revue d'éducation.

Une demande de subvention est à l'étude afin de pousser plus loin les travaux de recherche, cette fois sur une période de trois ans. Les chercheurs souhaitent mener leur analyse plus en profondeur. «L'objectif du projet est de mettre en place des marqueurs quantitatifs, du genre quelle est l'activité physique pratiquée, à quelle intensité. [...] Nous voulons aussi voir comment les habiletés motrices des élèves évoluent et quantitativement, ce que ça représente sur leurs résultats scolaires, sur leur apprentissage, sur leur temps d'écoute», indique M. Berrigan.