L'ajout de professionnels dans les écoles au cours des dernières années pour aider les élèves handicapés ou en difficulté n'a pas permis d'améliorer la situation.

La pression dans les classes est aussi importante qu'avant, d'autant plus que les ressources professionnelles sont mal utilisées, affirme Sylvain Ladouceur, vice-président, secteur éducation, du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), en réaction aux textes publiés dans La Presse plus tôt cette semaine sur l'intégration des élèves handicapés ou en difficulté d'apprentissage et d'adaptation (EHDAA).

«Je ne peux pas dire qu'il y ait une amélioration», dit M. Ladouceur. L'ajout d'orthophonistes, de psychologues et d'orthopédagogues «ne sera pas suffisant pour répondre à la demande de chacune des écoles. Une orthophoniste peut faire entre 8 et 10 écoles, ce qui ne donne pas le temps nécessaire pour bien traiter les dossiers», précise-t-il.

Quant au personnel de soutien scolaire, notamment les préposés aux élèves handicapés et les techniciens en éducation spécialisée, plusieurs n'ont pas de poste à temps plein, ce qui fait en sorte que les services ne sont pas donnés adéquatement, selon le SCFP.

Il n'est donc pas étonnant que les enseignants se plaignent de devoir vivre avec beaucoup de pression dans leurs classes, ajoute M. Ladouceur.

Le SCFP compte près de 10 000 membres. Pour sa part, la Fédération des employés de services publics (FEESP-CSN) représente 30 000 employés.

Aucun des deux syndicats ne siège aux comités paritaires mis en place par Québec. Ces comités ont jusqu'au 1er juin pour définir certaines balises dans l'intégration des EHDAA. «Nous n'avons pas été invités», déplore M. Ladouceur.

Interpellée à l'Assemblée nationale, la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, a rappelé que plus de 4000 postes spécialisés ont été ajoutés depuis 2003. Elle a réitéré son intention de publier de nouvelles lignes directrices en septembre. «La date butoir, c'est le 1er juin et, par la suite, je prendrai les décisions qui s'imposent, dont les lignes directrices qui pourront s'appliquer pour la prochaine rentrée, en septembre», a-t-elle déclaré.