La hausse des droits de scolarité inquiète le Comité consultatif sur l'accessibilité financière des études.

Dans un avis émis hier à la demande de la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, le comité qualifie d'importante l'augmentation des droits de scolarité de 325$ par année pendant cinq ans.

Le comité s'inquiète des effets négatifs que cela pourrait avoir sur l'accessibilité des études universitaires.

Les étudiants admissibles aux bourses de l'État n'en pâtiront pas puisque le programme a été ajusté en conséquence, estime le comité. En revanche, le comité s'inquiète de l'augmentation de la dette des étudiants qui ne reçoivent que des prêts. Il craint aussi l'effet qu'aura la hausse sur les étudiants provenant de familles à faibles revenus qui sous-estiment les bénéfices de l'éducation.

L'avis est assorti de recommandations pour compenser les effets négatifs de cette hausse. Le comité propose notamment d'établir un bon plan de communication pour valoriser l'éducation postsecondaire et de mener les enquêtes prévues en 2012 et en 2017 auprès des étudiants pour suivre l'évolution de leur situation financière.

Ce sont de bien faibles recommandations, estiment la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ). L'impact de la hausse des droits de scolarité sur l'accessibilité des études a déjà été démontré, selon elles, et les propositions du comité traitent les étudiants actuels comme des rats de laboratoire, dénoncent la FECQ et la FEUQ.

Coup d'éclat en direct

De son côté, l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) affirme que l'avis confirme ses craintes. Des étudiants et des membres de l'ASSÉ ont d'ailleurs perturbé la diffusion de l'émission Le club des ex, présentée à l'UQAM, hier, pour protester contre la hausse des droits de scolarité. Des étudiants ont surgi sur le plateau de tournage avec une banderole où il était écrit: «L'éducation est un droit». D'autres ont lancé des avions de papier, symboles de leur facture universitaire.

La Fédération des associations étudiantes du campus de l'Université de Montréal (FAECUM) a pour sa part érigé une maison dans le hall de l'établissement, hier, pour illustrer le désir des étudiants de rester à l'université.