Le décrochage scolaire préoccupe les Québécois. C'est même, tout juste derrière les problématiques du système de santé, l'élément le plus important lorsqu'il est question d'identifier les problèmes de la société québécoise.

C'est ce que révèle un sondage Léger Marketing, mené pour le compte de la Fondation Chagnon et dévoilé mardi. Il démontre aussi que les Québécois sont davantage préoccupés par le décrochage au secondaire qu'il y a deux ans.

Un total de 79% des répondants affirment qu'ils se sentent «beaucoup» ou «assez» préoccupés par le décrochage au secondaire, alors qu'ils étaient 75% à répondre de la sorte il y a deux ans.

Près de deux Québécois sur trois sont en outre personnellement touchés par le décrochage, indique ce sondage qui a été mené en ligne entre le 13 et le 15 septembre derniers auprès de 2032 Québécois âgés de 15 ans et plus. La marge d'erreur est de 2,17  points de pourcentage, 19 fois sur 20.

Des résultats qui rappellent que le décrochage est l'affaire de tous, souligne Jacques Ménard, président du Groupe d'action sur la réussite et la persévérance scolaires et président de BMO Groupe Financier.

«La persévérance et la réussite scolaire de nos jeunes, c'est l'affaire de toute la société. Un jeune qui réussit à obtenir son diplôme est aussi une réussite pour l'ensemble de la communauté», souligne M. Ménard.

Voilà pourquoi plus de 750 personnes issues de tous les horizons, dont environ le tiers provenant du milieu de l'éducation, se réuniront les 19 et 20 octobre prochains, à Québec, dans le cadre des deuxièmes Rencontres interrégionales sur la persévérance et la réussite scolaire.

Après une première du genre en 2008, cette seconde présentation permettra de mesurer le chemin parcouru et d'évaluer ce qui reste à faire.

Progrès

D'ici 2020, le gouvernement du Québec s'est en effet fixé l'objectif que 80% des jeunes de moins de 20 ans obtiennent un diplôme. La proportion oscille autour de 70% actuellement.

Un certain progrès est déjà perceptible, estime Michel Perron, titulaire de la chaire de recherche UQAC-Cégep de Jonquière sur les conditions de vie, la santé et les aspirations des jeunes (VIDSAJ) et professeur à l'Université du Québec à Chicoutimi.

Le taux d'obtention d'un diplôme à 20 ans a légèrement augmenté depuis trois ans, passant de 69 à 72%, tandis que le taux de décrochage a diminué de trois points. «Cette mobilisation, cette démarche collective au Québec, me semble-t-il, est en train de donner des résultats concrets. Mais le travail n'est pas terminé, nous sommes encore à huit points de l'objectif», lance M. Perron.