Après une trentaine d'années comme électricien, Claude Charrette est retourné sur les bancs d'école à 50 ans pour obtenir son baccalauréat afin d'enseigner... l'électricité.

Même s'il a dû travailler le soir et la fin de semaine pour obtenir son brevet d'enseignant, il ne regrette pas son choix. Mais il trouve que le ministère de l'Éducation fait fausse route en exigeant que tous les futurs enseignants en formation professionnelle suivent un cours universitaire.

Il n'est pas étonnant que les candidats soient difficiles à recruter, dit-il. Dans le cas d'un électricien ou d'un plombier, par exemple, c'est l'expérience pratique qui compte le plus.

«On nous demande d'aller chercher un baccalauréat, mais la réalité est toute autre. Un gars qui aurait son diplôme d'université n'a pas l'expérience du métier», déclare M. Charrette, qui enseigne l'électricité à l'École des métiers de la construction de Montréal depuis une dizaine d'années.

Les conditions offertes aux enseignants ne sont pas comparables avec celles qu'ils avaient en exerçant leur métier, souligne pour sa part Luc Ferland, président du Syndicat des enseignants de la Pointe-de-l'Île, affilié à la Fédération autonome de l'enseignement (FAE).

«Ces gens sont dans l'industrie. Ils sont bien rémunérés, ils ont une sécurité d'emploi parce qu'on est en période de plein emploi et ce qu'on offre à l'arrivée à la commission scolaire, c'est un emploi à statut précaire.»

Selon les données de la FAE, à peine le quart des 10 020 enseignants du réseau public ont un poste permanent.

Excellentes perspectives d'emploi

Pour les élèves en formation professionnelle, les perspectives d'avenir sont par ailleurs très bonnes.

C'est le cas en santé. Avec le vieillissement de la population, les infirmiers auxiliaires, préposés aux bénéficiaires et auxiliaires familiales - pour le maintien à domicile - sont particulièrement demandés.

«Les besoins sont criants», note Diane Landry, directrice adjointe du programme santé au centre de formation Compétence 2000, à Laval. L'an dernier, les quelque 245 finissants de l'un des trois programmes ont trouvé un emploi sans peine.

Sophie Potvin s'en réjouit. À 36 ans, elle tente un retour sur le marché du travail. Mère de trois enfants, dont le premier est né lorsqu'elle avait 18 ans, elle a choisi de rester à la maison plusieurs années pour s'occuper d'eux.

Désormais, elle souhaite s'investir auprès de ceux qui en ont besoin en devenant préposée aux bénéficiaires.

«Je trouve valorisant de prendre soin des gens en difficulté, vulnérables. Je me mets à leur place et je me dis que j'aimerais qu'on prenne soin de moi.»