Vêtus des uniformes noir et blanc de l'époque, les élèves entrent en silence, deux par deux, dans la classe aux murs de bois et s'installent à leur pupitre sans un bruit. Au son du claquoir, ils s'agenouillent pour la prière.

La dictée leur donne ensuite du fil à retordre. Comment s'écrit ce participe passé avec l'auxiliaire avoir? Et que dire des mathématiques? Il faut additionner, sans calculatrice, une série de nombres comprenant plusieurs chiffres. Bienvenue dans une classe des années 30. Le second volet de l'exposition L'école d'antan 1860-1960 permet à des élèves de cinquième et de sixième année de vivre une journée complète à l'école de leurs arrière-grands-parents.

Soeur Ida de Saint-Antoine, incarnée par Josette Desousa, professeure à la retraite, enseigne aux filles tandis que frère Marcellin, Roch Aubert de son vrai nom, fait de même pour les garçons.

«C'est impressionnant de voir les élèves. Ils prennent leur rôle au sérieux et ils n'en sortent pas de la journée», raconte soeur Ida.

Les exercices de l'époque

Il n'y a pas que les murs et le mobilier qui donnent l'impression de reculer de 80 ans. Même les exercices sont ceux de l'époque. Les élèves d'aujourd'hui s'en amusent, mais ne les trouvent pas toujours faciles, comme en témoignent leurs cahiers d'exercices.

«À cette époque, les participes passés avec l'auxiliaire avoir étaient maîtrisés en quatrième année», souligne soeur Ida en précisant que les élèves d'aujourd'hui ne maîtrisent généralement cette règle qu'en première secondaire.

En plus de l'orthographe et du calcul arithmétique, le programme de la journée comprend la calligraphie à la plume, l'apprentissage des règles de bienséance, une leçon de couture et un cours d'histoire.

Même la récréation est à l'image de l'époque. La religieuse s'amuse à colin-maillard avec les filles tandis que les garçons jouent aux policiers et aux prisonniers avec leur enseignant.

Quand midi sonne, c'est l'occasion de mettre en application les règles de bienséance apprises plus tôt. Les élèves ont droit au frugal menu de l'époque: galette de sarrasin et verre de lait. «Le lait est un luxe», souligne soeur Ida en rappelant que c'est l'époque de la Grande Crise.