L'impasse entourant le projet de construction d'une deuxième école à L'Île-des-Soeurs force la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys à revoir sa stratégie. Elle planche sur divers scénarios afin de trouver une place pour tous les élèves l'an prochain.

La commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB) se retrouve en effet à la case départ. Jeudi, le maire de l'arrondissement de Verdun, Claude Trudel, a renoncé à tenir un référendum sur la construction d'une école sur un terrain du parc de la Fontaine, en raison du nombre élevé d'opposants.

Depuis, la commission scolaire refuse toute demande d'entrevue. «Le problème demeure entier pour nous, étant donné que l'actuelle école primaire Île-des-Soeurs a déjà atteint sa capacité maximale et que le nombre d'élèves dans ce secteur ne cesse d'augmenter», a déclaré la présidente, Diane Lamarche-Venne, par voie de communiqué.

Déplacer des élèves à Verdun?

Des pourparlers sont en cours avec le ministère de l'Éducation pour trouver des solutions, précise aussi le communiqué. Il pourrait ainsi être question de déplacer des élèves ou des classes entières dans les écoles de Verdun.

Cette situation est un «cas d'exception», reconnaît Dave Leclerc, attaché de presse de la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp.

«Nous avons donné 10,5 millions pour la construction de l'école, nous avons fait notre part. C'est à la commission scolaire et à l'arrondissement de s'asseoir ensemble pour trouver une solution», a-t-il ajouté.

Ironiquement, c'est à l'école primaire de L'Île-des-Soeurs que la ministre Beauchamp a annoncé la construction de 20 nouvelles écoles d'ici à 2012, dont une à L'Île-des-Soeurs, en avril dernier. L'école du secteur accueille environ 975 élèves cette année et a atteint sa pleine capacité. Les prévisions démographiques indiquent qu'il y a des besoins pour une seconde école de 500 élèves.

»Pas dans ma cour»

Le choix du terrain, dans le parc de la Fontaine, a toutefois soulevé un vent d'opposition, forçant même l'arrondissement à abandonner le projet.

Porte-parole des parents en faveur du projet, Olivier Drouin ne cachait pas sa déception, hier. «C'est une anomalie qu'une école primaire ne puisse être exemptée de l'approbation référendaire», souligne M. Drouin.

Les parents pressent le ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard, d'intervenir pour changer la loi. «Je suis convaincu que L'Île-des-Soeurs n'est pas une exception. Ce n'est pas le seul endroit au Québec où il y a le syndrome du pas dans ma cour», affirme M. Drouin.