En réplique au gouvernement Charest qui a acheté les noms des principales associations étudiantes, les cégépiens se lancent à leur tour sur le champ de bataille de l'internet.

Au cours des cinq prochains jours, les internautes qui inscriront certains mots-clés liés aux libéraux dans le moteur de recherche Google verront apparaître une publicité les menant à une vidéo réalisée par la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ).

Cette vidéo de 45 secondes «montre le vrai visage du gouvernement» et dénonce la hausse des droits de scolarité, explique le président de la FECQ, Léo Bureau-Blouin.

Corruption, collusion

«Le gouvernement a acheté notre nom sur l'internet, on a donc décidé d'acheter le véritable nom du Parti libéral du Québec, c'est-à-dire corruption, collusion et endettement pour les gens», dit-il.

La FECQ a notamment payé pour acheter le mot «Parti libéral du Québec» et son acronyme, de même que plusieurs termes liés à l'élection complémentaire du 5 décembre, dans Bonaventure.

Des mots comme «corruption» et «collusion» ont aussi été achetés, faisant allusion au scandale dans la construction, de même que tous les noms des députés libéraux à l'Assemblée nationale.

«Le gouvernement a voulu s'aventurer sur le terrain du web 2.0 et c'est un terrain que nous, les jeunes, on connaît», prévient le président de la FECQ.

Vendredi, au lendemain de la grande manifestation étudiante contre la hausse des droits de scolarité, le gouvernement Charest a acheté plusieurs mots-clés dans le moteur de recherche Google.

Quiconque écrit les acronymes des principales associations étudiantes de même que le mot «grève étudiante» voit apparaître une publicité menant à un site gouvernemental qui explique pour quelles raisons la hausse des droits de scolarité est nécessaire.

La ministre se justifie

Au cabinet de la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, on a expliqué que cette stratégie répond aux recommandations du Comité consultatif sur l'accessibilité financière aux études. Le comité a recommandé de tenir une campagne pour expliquer la hausse des droits de scolarité à la population.

Selon les cégépiens et les étudiants, il s'agit plutôt d'une campagne partisane. «L'objectif du comité n'était pas d'utiliser l'argent des contribuables pour affronter les étudiants sur le web, mais de faire la promotion de l'université», croit M. Bureau-Blouin.