Les conversations en anglais ou en arabe pourraient être bannies des cours d'école et des cafétérias scolaires. La Commission scolaire de Montréal (CSDM) songe à obliger les élèves à parler français dans tous les espaces scolaires.

Ce serait une façon d'améliorer la réussite du français à l'école, croit la CSDM, qui reçoit d'ailleurs l'approbation des parents, révèle un sondage que La Presse a obtenu.

Le sondage mené auprès de 811 répondants - dont 558 parents de toutes nationalités - révèle que 70% d'entre eux se disent en accord avec le fait d'imposer aux élèves l'obligation de parler français dans tous les espaces scolaires.

En outre, 83% des répondants sont d'avis que cette règle devrait s'appliquer également au personnel de l'école.

Pour bien des élèves, le français est la troisième langue, après leur langue maternelle et l'anglais, souligne la présidente de la CSDM, Diane De Courcy.

«Nous sommes une commission scolaire cosmopolite, mais à partir du moment où nous avons le Plan réussir, nous avons un mandat évident autour de l'appropriation du français», explique-t-elle en rappelant que l'environnement dans lequel évoluent les enfants peut avoir une grande influence sur l'amélioration du français.

Le Plan réussir, lancé en septembre 2009, vise à diminuer de 20% le taux de décochage des élèves de la CSDM et «stopper l'hémorragie», comme l'avait indiqué à l'époque Mme De Courcy.

Deux priorités ont été ciblées pour y parvenir, améliorer la réussite du français et le soutien aux élèves qui ont des besoins particuliers.

Ce matin, dans le cadre de sa première reddition de comptes publique, la CSDM fera un bilan de mi-parcours de ce plan.

Cette reddition de comptes, qui survient au moment où plusieurs remettent en question l'existence des commissions scolaires, permettra également à la CSDM de faire le point sur ses engagements.

Pas assez informés

Le sondage commandé par la CSDM montre que seulement 42% des répondants se disent suffisamment informés de ce que fait la commission scolaire. En outre, 73% aimeraient en savoir davantage.

Par contre, dans une proportion de 88%, les répondants ont «tout à fait» ou «plutôt» confiance dans la capacité de la CSDM d'assurer la réussite des élèves. Ceux qui ne le sont pas critiquent le fait que la commission scolaire est loin de ses écoles, que les budgets sont insuffisants et mal répartis, de même que le manque d'exigences, c'est-à-dire le nivellement par le bas.

En regard des écoles, 82% des répondants se disent suffisamment informés. Mais 60% des parents voudraient tout de même en savoir davantage, principalement sur la progression de leurs enfants entre les étapes du bulletin et les mesures mises en place par l'enseignant pour favoriser la réussite des élèves.

Le sondage a aussi abordé la question des repas chauds. La CSDM veut en effet instaurer une «cantine pour tous» d'ici trois ans avec des partenaires. Elle voulait sonder la capacité de payer des parents.

«Dans le cadre actuel, la CSDM dépense 3,7 millions en mesures alimentaires. Il faut absolument se repositionner. Est-ce que c'est vraiment la CSDM qui devrait payer?», demande Mme De Courcy.

À cette question, les répondants estiment dans une proportion de 20% que c'est au ministère de la Santé et des Services sociaux de payer un repas chaud pour les élèves des milieux défavorisés, tandis que 17% croient que c'est du ressort du ministère de l'Éducation et 13% celui de la CSDM.

Ce sondage a été mené du 28 septembre au 11 octobre derniers par la firme de sondage Jolicoeur et associés. Le taux d'erreur est de 3 points de pourcentage et de 4 points lorsqu'il s'agit des parents uniquement.