Il est 19 h. Assis à la table de la cuisine, la tête penchée sur sa feuille blanche, Félix planche sur un exercice de lecture. À ses côtés, ses parents supervisent son travail.

À première vue, cette situation n'est pas différente de celle qui se déroule dans une majorité de chaumières québécoises à l'heure des devoirs. Mais les parents sont, ici, particulièrement vigilants.

Comme des milliers d'enfants, Félix, 12 ans, a un trouble envahissant du développement. «Il a besoin d'un cadre pour bien fonctionner», explique son père, Louis Provencher.

Les directives doivent être claires et ne laisser place à aucune interprétation. C'est particulièrement le cas lorsque le jeune garçon travaille une matière qu'il affectionne moins, comme le français.

Il sait qu'il doit faire son travail et qu'après, seulement, il pourra rejoindre ses frères pour regarder la télévision.

Le diagnostic de TED a été posé lorsque Félix était encore à la garderie. Dès la maternelle, ses parents se sont fait un devoir de suivre de près son parcours scolaire.

Félix cheminait bien à l'école, mais des difficultés sont survenues lorsqu'il est arrivé en 3e année. Il a finalement changé d'école et a fait un séjour dans une classe spéciale.

Il en garde un bon souvenir. «On recevait plus de récompenses, c'était l'fun. Je me sentais compris», se souvient-il.

Rapidement, Félix a toutefois pu réintégrer une classe régulière. Il s'y sent bien, d'autant plus qu'il sait que son enseignante comprend la situation. Une technicienne en éducation spécialisée l'accompagne aussi à certains moments dans la classe.

«Parfois, je deviens plus énervé, je ne veux pas écouter, alors elle me propose de faire mon travail dans son bureau. C'est plus calme et j'arrive mieux à me concentrer», explique Félix.

Cette indulgence et cette compréhension des enseignants sont nécessaires, croit Louis Provencher. Permettre à un enfant de bouger quelques minutes ou de s'isoler momentanément fait souvent toute la différence auprès d'un enfant atteint d'un TED.

À l'école Notre-Dame que fréquente Félix, à Otterburn Park, il est aussi d'usage que l'enseignant écrive un petit mot aux parents, le soir, pour relater la journée. Maintenant en 6e année, Félix a acquis la maturité nécessaire pour parler lui-même de sa journée, mais ces communications restent appréciées.

«C'est une façon de se tenir à jour et d'éviter que, soudain, ça nous explose au visage», explique la mère de Félix, Maryse Demers.