Troublée par les nombreux cas d'intimidation et de violence en milieu scolaire, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) est en train de préparer son propre plan d'action pour contrer le problème.

Au cours d'une conférence de presse mardi matin, la centrale syndicale, qui représente la grande majorité des enseignants, s'est dite déçue du peu de progrès du ministère de l'Éducation dans ce dossier. Elle souhaite donc prendre les choses en main.

«Malgré les événements malheureux, nos messages répétés et la détresse vécue par les élèves, les parents et le personnel de l'éducation, le plan de lutte bonifié et amélioré tarde toujours à venir et nous n'avons toujours pas de portrait précis du phénomène dans nos établissements scolaires», déplore la CSQ.

«L'attitude du gouvernement dans ce dossier est incompréhensible et nous oblige à suppléer à son manque de leadership, a expliqué le président de la centrale, Réjean Parent. Nous avons intensifié nos travaux afin de proposer des solutions pour dénouer l'impasse dans laquelle le gouvernement semble s'être enlisé.»

Bilan favorable

Sur plusieurs autres points, M. Parent a tracé un bilan relativement favorable du travail de la ministre, Line Beauchamp. Il a souligné que les syndicats ont collaboré avec elle pour apporter des modifications au programme de lecture et d'écriture afin d'améliorer les taux de réussite des élèves, et l'a félicitée pour ses positions en matière de petite enfance.

L'attitude de Mme Beauchamp dans ces dossiers fait croire à la CSQ qu'elle sera d'accord pour implanter, du moins en partie, le plan d'action conçu par les syndiqués en matière de violence. «C'est une femme qui demande à être convaincue. Mais une fois qu'elle l'est, elle devient convaincante», souligne M. Parent.

Non aux «apprentis sorciers»

Cette année, la CSQ entend par ailleurs combattre les politiciens qu'elle qualifie «d'apprentis sorciers», notamment François Legault et les membres de la Coalition avenir Québec, qui souhaitent changer profondément le système d'éducation par l'abolition des commissions scolaires, la mise sur pied de cibles de résultats pour les établissements scolaires et l'évaluation systématique et constante des enseignants.

La centrale dénonce aussi le gouvernement libéral qui, selon elle, ne finance pas assez le système d'éducation.

«Nous avons la ferme intention de combattre les différents projets de compressions budgétaires, de paie au mérite et de bonus à la performance des écoles qui remettent en question la qualité et l'accessibilité de notre système d'éducation public», a déclaré M. Parent.