Les problèmes de moisissures à l'école Saint-Gérard pourraient être la pointe de l'iceberg dans un réseau d'établissements scolaires vétustes, craignent plusieurs.

«C'est clair que, avec ce qui se passe à la Commission scolaire de Montréal (CSDM), je suis pas mal convaincu que l'ensemble des commissions scolaires - pas seulement dans l'île de Montréal, mais dans l'ensemble du réseau scolaire - doivent se poser des questions sur l'état de leurs bâtiments scolaires», affirme le Dr Louis Drouin, responsable du secteur environnement urbain et santé à la Direction de la santé publique de Montréal.

De son côté, l'Alliance des professeurs, qui représente les enseignants de la CSDM, presse Québec d'agir. Toutes les grandes villes qui ont de vieilles écoles sont concernées, croit le porte-parole du syndicat, Yves Parenteau. «Il y a urgence que le Ministère s'en mêle.»

Québec doit aussi dégager des fonds pour que les 200 écoles de la CSDM soient inspectées plus rapidement.

«Le Ministère ne peut pas se contenter de passer la balle et de dire que c'est la responsabilité des commissions scolaires. Le ministère des Transports s'est occupé des paralumes quand c'était dangereux que le tunnel s'effondre; c'est un peu la même histoire», a déclaré M. Parenteau, en référence à la situation au pont-tunnel Louis-H. La Fontaine quelques jours avant Noël.

Quatre fois plus qu'en 2004

Le gouvernement a augmenté les sommes consacrées à l'entretien et à la rénovation des écoles au cours des dernières années. L'an passé, il a dépensé 500 millions, soit quatre fois plus qu'en 2004, rappelle Dave Lelerc, attaché de presse de la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp.

La responsabilité ultime incombe aux commissions scolaires, soutient M. Leclerc. «On est très préoccupés par la qualité de l'air. Notre gouvernement et le Ministère sont très conscients du fait qu'il faut augmenter les budgets, et c'est ce que nous avons fait au cours des dernières années. Maintenant, il revient aux commissions scolaires d'établir leurs priorités en matière de rénovation.»

La situation à la CSDM illustre bien que ce n'est pas suffisant, rétorque la présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec, Josée Bouchard. «Compte tenu du parc immobilier du réseau scolaire au Québec, du fait qu'il a un âge respectable et qu'il a été construit presque entièrement à la même époque, il y a des besoins.»

Mesures suffisantes

Si la détection de moisissures à la CSDM sonne l'alarme, toutes les commissions scolaires n'ont pas l'intention de créer un programme de contrôle de la qualité de l'air.

Ainsi, à la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, on croit que les mesures existantes sont suffisantes.

Une quinzaine d'établissements plus problématiques font l'objet d'un suivi annuel rigoureux. Chaque signalement est traité rapidement et une enquête est menée, ce qui permet d'agir avant qu'une école soit entièrement contaminée, explique le porte-parole, Jean-Michel Nahas.

Ainsi, des échantillons d'air ont révélé la présence de moisissures à l'école secondaire Cavelier-de-LaSalle, mais seulement dans l'auditorium. Des travaux de décontamination sont en cours.

«Actuellement, aucune école n'est aux prises avec un problème de contamination généralisé», affirme M. Nahas.