Pour avoir contrevenu à l'interdiction de faire de la publicité destinée aux enfants, le Mouvement Desjardins s'est fait taper sur les doigts par l'Office de protection du consommateur (OPC), a appris La Presse. Dans le matériel scolaire qu'il offre aux écoles, le Mouvement a «fait la promotion de Desjardins avec un certain appétit de faire de la publicité», a expliqué Nathalie Jackson, avocate à l'OPC.

C'est une commission scolaire qui a porté plainte à l'OPC en 2010, jugeant que le matériel didactique offert en lien avec les caisses scolaires devenait hors de proportion. Il y en avait tant que «ça faisait un bon dictionnaire Robert de haut», a décrit Me Jackson.

Après analyse, «on est effectivement venus à la conclusion qu'il y avait de la publicité dans certains documents», a indiqué l'avocate. Un cahier d'activités utilisait une mascotte de Desjardins pour apprendre la géométrie et les couleurs aux enfants, une histoire se terminait par un dépôt de sous à la caisse, il y avait des concours, etc.

«On est intervenus pour s'assurer que Desjardins comprend bien que la caisse scolaire peut avoir sa place, a précisé Me Jackson, mais que ce n'est pas non plus une tribune, un buffet ouvert.»

Desjardins a enlevé un personnage d'abeille

Après avoir été informé de la position de l'OPC, Desjardins «a modifié le contenu afin de se conformer», a souligné Me Jackson. «Les gens de la direction coopération et éthique ont travaillé de très près avec l'OPC pour mettre ce matériel didactique à l'intention des jeunes à niveau, pour répondre aux préoccupations de l'OPC», a confirmé Francine BlackBurn, conseillère en relations de presse du Mouvement Desjardins.

«Il y avait une abeille qui était là comme personnage, parce que c'est du matériel pour enfants, pour leur apprendre l'épargne, a illustré Mme BlackBurn. On a retiré l'abeille et enlevé tous les logos de Desjardins. On ne vend rien, on n'est pas dans le commerce des bonbons ou des boissons gazeuses. On leur montre juste comment épargner et de quelle façon les finances fonctionnent, à un niveau très primaire.»

Au Québec, la Loi sur la protection du consommateur interdit la publicité à but commercial destinée aux enfants de moins de 13 ans. Seules exceptions: la publicité contenue dans les magazines pour enfants, celle de spectacles destinés aux enfants ou celle «constituée par une vitrine, un étalage, un contenant, un emballage ou une étiquette» sont permises.

Près de 1100 écoles primaires du Québec et de l'Ontario ont une caisse scolaire active, où plus de 100 000 jeunes déposent leurs épargnes, selon Desjardins.