Plusieurs étudiants ont interpellé la ministre de l'Éducation hier pour qu'elle clarifie les liens entre le Parti libéral du Québec et le Mouvement des étudiants socialement responsables du Québec (MESRQ), un groupe qui s'affiche en faveur de la hausse des droits de scolarité. Un montage de photos circule depuis deux jours dans les médias sociaux et montre que Marc-Antoine Morin et Jean-François Trudelle, le président et un porte-parole du MESRQ, sont tous deux des militants du PLQ.

«Les porte-parole de ce mouvement, qui se dit neutre et apolitique, sont en fait des élus de la Commission-Jeunesse du Parti libéral. Ça n'a aucun sens que ces étudiants parlent au nom d'étudiants neutres. On le sait qu'ils ont un agenda politique caché qui est de faire la promotion des positions de l'aile jeunesse du PLQ», déclare Stéfanie Tougas, la secrétaire générale de la Fédération des associations étudiantes du campus de l'Université de Montréal.

Tout comme elle, le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec souhaite obtenir des explications de la ministre Line Beauchamp. Il se demande si la présence de membres du PLQ dans le mouvement d'étudiants est une stratégie pour gagner une partie de l'opinion publique. «La ministre semble perdre le contrôle dans l'opinion publique. Elle a de la difficulté à convaincre la population. Les étudiants ont de plus en plus d'appuis», affirme Léo Bureau-Blouin.

Le MESRQ, quant à lui, assure qu'il n'a jamais voulu cacher que deux de ses porte-parole étaient des partisans du PLQ. Parmi les 20 membres du comité exécutif, cinq seraient membres de la Coalition avenir Québec et deux autres, du Parti québécois, affirme Catherine Imbeau, porte-parole du MESRQ.

«C'est une opération de salissage. On n'est pas sorti dans les médias pour dire qu'on en avait cinq de la CAQ non plus. On est tous des bénévoles. On donne notre temps parce qu'on trouve ça important. C'est insultant pour les jeunes de se faire dire de s'impliquer et ensuite de se faire traiter de marionnette», dit Mme Imbeau.

Autant l'aile jeunesse du PLQ que la ministre Line Beauchamp ont démenti être derrière l'organisation du nouveau mouvement d'étudiants.

«Je n'ai jamais eu aucun entretien, aucune rencontre, aucune conversation au téléphone ou quoi que ce soit avec ceux qui sont identifiés comme les porte-parole de ce mouvement. Ils ne reçoivent aucun argent du PLQ ou du gouvernement», soutient Mme Beauchamp.

«Ce sont de jeunes adultes qui ont décidé d'exprimer leurs opinions librement parce qu'elles reflètent leurs valeurs», ajoute-t-elle.