L'action avait été organisée par le groupe la Ligne rouge, créé par les étudiants en théâtre de l'UQAM, et auquel se sont joints plusieurs groupes.

L'action avait été organisée par le groupe la Ligne rouge, créé par les étudiants en théâtre de l'UQAM, et auquel se sont joints plusieurs groupes.

L'activité baptisée «On se bouge en rouge à la bibliothèque» devait réunir le plus de protestataires possible contre la hausse des droits de scolarité.

À compter de 18 h 30, ils devaient arriver au compte-goutte dans l'institution de la rue Berri.

«C'était une action de visibilité et de sensibilisation. Des gens habillés en rouge devaient entrer en petits groupes, aller chercher des livres et lire jusqu'à 21 h 30», explique la responsable de la vie étudiante à l'association des étudiants de la faculté des arts de l'UQAM, Camille Toffoli.

Elle insiste pour dire que cette manifestation visait à démontrer, par l'appropriation par les étudiants des symboles de leur éducation, qu'ils tiennent à pouvoir étudier.

«Nous sommes pacifiques, nous n'avons jamais organisé d'action violente», assure l'étudiante, dont le groupe a organisé une action similaire la semaine dernière au Musée d'art contemporain. Le musée ne leur aurait pas fermé ses portes pourvu qu'ils n'y entrent pas en masse de façon à étouffer la clientèle. Ils manifestent aussi chaque matin à la station de métro Jean-Talon.

Sur un site Web annonçant les actions du mouvement étudiant, on peut lire les instructions données aux jeunes qui devaient participer à l'événement de ce soir.

«L'idée c'est d'arriver au compte-goutte entre 18 h 30 et 19 h 30 pour ne pas alerter la sécurité de la bibliothèque. Demeurons courtois et pacifiques! Vous entrez, vous allez vous choisir des livres puis vous allez vous asseoir dans les fauteuils ou par terre près des fenêtres au 1er étage. Puis, on lit jusqu'à 21 h 30», lisait-on.

Une page Facebook de l'événement avait aussi été créée et invitait environ 6000 personnes à participer. 800 d'entre elles s'étaient jusqu'ici manifestées. Ce qui semble avoir effrayé la direction de la Grande Bibliothèque.

En réaction, disant vouloir «assurer la sécurité de ses usagers et de ses employés ainsi que l'intégrité des lieux et des documents de ses collections», celle-ci a annoncé en avant-midi qu'elle préférait fermer ses portes pour la journée pour éviter ces 6000 visites inopportunes.

«C'est démesuré comme réaction, d'ainsi priver toute la population de ce service. On ne voulait pas bloquer l'entrée aux gens, et on devait être pacifiques. Au musée, on n'était que 200. On n'aurait certainement pas été 6000 ce soir», déplore Mme Toffoli, déçue.

Par ailleurs, une cinquantaine d'étudiants du cégep du Vieux-Montréal ont déambulé ce matin dans les environs de l'Université McGill, suivis de près par les policiers, souhaitant notamment y mobiliser les étudiants de la prestigieuse institution anglophone. Ils se sont finalement dispersés autour de leur cégep.

Et une manifestation est en cours cet après-midi devant la permanence montréalaise du Parti libéral du Québec, rue Waverly, dans Parc-Extension. Une centaine d'étudiants de l'UQAM, de l'Université de Montréal, des HEC et de McGill sont réunis dans le stationnement de ce glauque bâtiment jadis siège de la chaîne Réno-Dépôt, et qui en porte encore les couleurs, dans un quadrilatère industriel peu fréquenté.

«On sera partout où les libéraux seront», clame la présidente de la Fédération des étudiants universitaires du Québec, Martine Desjardins. Elle-même finissante au doctorat en éducation de l'UQAM, elle dit vouloir se battre pour ceux qui seront, bientôt, ses propres étudiants. Son mouvement lui, lutte contre la hausse des droits de scolarité, mais pour leur gel, et non la gratuité scolaire.