Smart Technologies a entrepris depuis plusieurs années une vaste entreprise de séduction. Le fabricant de TBI offre du matériel à des écoles, à des commissions scolaires et à des formateurs. En 2006, par exemple, la commission scolaire Eastern Townships (par l'entremise de la Fondation de l'aide pédagogique des Cantons-de-l'Est) a reçu 30 Smart Boards, un don alors évalué à 66 300$.

L'an dernier, la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys a elle aussi reçu gratuitement des accessoires de Smart pour un projet-pilote dans deux de ses écoles, pour une valeur de 3200$. «Nos avocats nous ont dit qu'on pouvait sans problème accepter ce matériel», dit Jean-Michel Nahas, porte-parole de la commission scolaire.

Ce projet-pilote, encouragé par le fabricant, se trouve mis en évidence sur le site du ministère de l'Éducation, qui vante les mérites des Smart Boards. La commission scolaire a acheté plus de 1100 Smart Boards et prévoit en acquérir le même nombre l'an prochain.

La société GRICS, qui regroupe de hauts cadres et des directeurs informatiques des commissions scolaires, profite elle aussi de la générosité de Smart. Or, ce sont ces cadres et conseillers qui suggèrent à leurs commissions scolaires quels appareils se procurer.

«Smart est très généreuse, dit Anne Quesnels, de la GRICS. Elle veut nous aider et elle veut vendre aussi, c'est certain.»

Kathy Dubreuil, représentante de Smart au Québec et dans les Maritimes, affirme que son entreprise ne fait que suivre les pratiques courantes dans le milieu en offrant des cadeaux à ses clients. «Tous les fournisseurs font ça», dit-elle.