Les étudiants en grève ont du renfort : une autre association étudiante provinciale, la FECQ, appelle ses 80 000 membres à débrayer.

Expliquant que la grève était maintenant «inévitable», le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec a fait valoir qu'il s'agissait d'une solution de dernier recours pour une association «responsable et patiente» comme la sienne.

Léo Bureau-Blouin demande du même souffle à la ministre Beauchamp de se montrer «responsable» en acceptant de rencontrer des représentants du mouvement étudiant.

Deux cégeps montréalais de la FECQ sont déjà en grève : le cégep André-Laurendeau et le Collège Édouard-Montpetit. L'organisation s'attend à ajouter au moins 28 000 grévistes aux piquets d'ici lundi. Le plus populeux cégep francophone de la province avec ses 9000 étudiants, le Collège Ahuntsic, est du nombre.

«Nous travaillons depuis un an et demi pour que l'éducation universitaire au Québec reste abordable pour les enfants de la classe moyenne et des milieux défavorisés», a lancé M. Bureau-Blouin. «Il est désormais nécessaire et inévitable de recourir au moyen extrême qu'est la grève générale pour faire reculer le gouvernement Charest.»

Le leader étudiant a appelé l'ensemble des associations étudiantes collégiales à consulter leurs membres sur la possibilité de débrayer. Dix-huit mille étudiants répartis dans cinq cégeps devraient se prononcer dans les deux prochaines semaines.

Les plus convaincus d'entre eux ne chômeront pas : Léo Bureau-Blouin promet une grève ponctuée chaque jour d'actions symboliques visant l'ensemble des députés libéraux.

La Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), la plus militante des organisations étudiantes, a lancé un mot d'ordre de grève il y a deux semaines. La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), avec ses 125 000 membres, demande à ses membres de consulter les étudiants quant aux moyens de pression à adopter.

Le gouvernement Charest a annoncé au printemps dernier une hausse des droits de scolarité de 325$ par année pendant cinq ans, jusqu'en 2017, soit 1625$ à terme. La facture étudiante augmenterait ainsi d'environ 75%.

Débordements critiqués

Par ailleurs, Léo Bureau-Blouin a critiqué certains débordements survenus depuis le début de la grève, notamment au cours de la manifestation de jeudi à Québec et au cégep du Vieux-Montréal.

Concernant la manifestation devant l'Assemblée nationale, le leader étudiant a parlé de «responsabilité partagée» entre policiers et manifestants.

La FECQ, a-t-il fait valoir, aurait fait les choses de façon différente.

«On discute avec les forces de l'ordre pour s'assurer que ça se passe de façon adéquate.En ce sens là veut éviter les choses qu'on a vu au cours des derniers jours», a-t-il affirmé. «La sécurité des étudiants doit être une priorité.»