Au moment où certaines associations étudiantes entament leur quatrième semaine de grève, le dialogue de sourds se poursuit entre les fédérations étudiantes et le gouvernement Charest.

La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) reproche au gouvernement de ne pas écouter les étudiants qui ont des solutions à proposer concernant le financement des universités.

La FEUQ a demandé à plusieurs reprises une rencontre avec le cabinet du ministre des Finances, Raymond Bachand. Malgré deux entretiens téléphoniques entre les attachés de presse des deux organisations, au cours desquels la FEUQ a présenté en détail ses propositions, la Fédération a été écartée des consultations prébudgétaires, déplore sa présidente, Martine Desjardins. Ces consultations servent à préparer le budget qui sera déposé plus tard ce mois-ci.

«On a de la difficulté à comprendre cette situation où le gouvernement pile sur la jeunesse et la traite comme si c'étaient des citoyens de seconde classe», dénonce Mme Desjardins.

Le son de cloche est tout autre au cabinet du ministre des Finances. Celui-ci aurait pris contact avec la FEUQ dès la fin du mois de novembre pour connaître les solutions qu'elle préconise, explique l'attachée de presse du ministre, Catherine Poulin.

«On nous a répondu que la Fédération allait nous faire parvenir son mémoire dans un délai rapproché. Nous l'avons reçu le 28 février. C'est très tard», souligne Mme Poulin.

Ce dialogue de sourds ne change toutefois rien au débat actuel concernant la hausse des droits de scolarité. Québec n'entend d'ailleurs pas reculer, a ajouté Mme Poulin. Cette hausse de 1625$ en cinq ans a été adoptée par Québec et doit s'appliquer à la rentrée automnale 2012.

Appel à l'engagement social

Hier, les fédérations étudiantes ont par ailleurs invité leurs membres à s'engager auprès de leur communauté pendant le boycottage des cours. Tant la FEUQ que la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) invitent leurs membres à offrir leur aide à des personnes âgées, à nettoyer des parcs ou à travailler auprès de popotes roulantes. Une façon de faire le pont entre les générations et d'illustrer que le combat contre la hausse des droits de scolarité concerne toute la société, déclare le président de la FECQ, Léo Bureau-Blouin.

«Les gens pensent qu'on se mobilise uniquement en tant qu'individus, qu'on ne veut pas payer plus. Mais c'est aussi qu'on se mobilise pour les générations futures, parce que les gens qui vont occuper les services publics de demain sont sur les bancs d'école aujourd'hui.»

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124 641 étudiants et élèves sont en grève, réunis dans 93 associations

Source: www.1625canepassepas.ca (données en date d'hier)