Le jeu du «chat et de la souris» auquel se livrent les policiers et les étudiants commence à exaspérer la Ville de Montréal. Suffisamment pour que le responsable de la sécurité publique, Claude Trudel, presse Québec de s'entendre avec les grévistes.

«Je fais un appel au gouvernement. Il va falloir que cette situation se règle dans des délais raisonnables. Montréal ne peut pas continuer à être le théâtre quotidien d'affrontements comme on en a vu avant-hier, a-t-il déclaré en entrevue. Ça perturbe, ça remet en cause le sentiment de sécurité de la population.»

Laisser tomber la hausse?

Le gouvernement Charest devait-il laisser tomber la hausse des droits de scolarité? M. Trudel affirme ne pas vouloir se prononcer sur le fond de la question. «Les jeunes ont des points de vue légitimes. Je ne veux pas me prononcer sur la stratégie gouvernementale. Mais il est temps qu'on vérifie de part et d'autre comment on peut s'entendre.»

M. Trudel, qui affirme être en contact quotidien avec le directeur du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Marc Parent, se dit cependant satisfait du travail des policiers. «Est-ce que les opérations ont été déclenchées trop rapidement? Est-ce qu'il y a eu autant de violence qu'on le dit? Ça reste à voir. On va faire les enquêtes qu'il faut. Ce n'est jamais facile, une manifestation comme ça. Il y a des décisions qui se prennent rapidement.»

Blessé à un oeil

Mercredi, une centaine d'étudiants ont occupé les bureaux de Loto-Québec et de la Conférence des recteurs et des principaux d'universités du Québec, déclenchant une riposte musclée des policiers. Un cégépien a été gravement blessé à un oeil lorsqu'il a été atteint par une grenade sonore. Le lendemain, près d'un millier d'étudiants ont circulé une partie de la journée dans les rues de la métropole sans qu'aucun incident ne soit signalé.

«Je veux féliciter les étudiants qui ont fait ça très correctement. Le droit de manifester existe, on le respecte. Quand ça se fait dans le respect des lois et règlements, personne n'a rien à dire. Ç'a été le cas hier, ça n'avait pas été le cas la veille.»

Il invite leurs leaders à indiquer le parcours des manifestations plutôt qu'à y aller de coups d'éclat imprévisibles. «Ce n'est pas un jeu du chat et de la souris, il n'y a personne qui gagne à ça. Ça nous permet de mieux les encadrer, de mieux les protéger et de mieux protéger la population.»