Déjà sollicité de toutes parts et accusant une pénurie de personnel, particulièrement en ce qui concerne les infirmières, le réseau de la santé risque de souffrir d'une hausse des droits de scolarité.

C'est la crainte de la présidente de la Fédération interprofessionnelle du Québec (FIQ), Régine Laurent, qui a réitéré l'appui de ses membres hier aux étudiants et cégépiens qui contestent cette hausse.  

Si on augmente les frais de scolarité, on va décourager des gens d'aller dans ce domaine et on a besoin de la relève », affirme Mme Laurent.

Or, le niveau d'éducation est un facteur important à prendre en compte pour évaluer la santé générale des gens, a-t-elle rappelé. « On sait qu'une population mieux éduquée, c'est une population en santé.»

La présidente de la FIQ a participé hier midi à un rassemblement organisé devant les bureaux du premier ministre Jean Charest, à Montréal.

Vêtus symboliquement d'un sarrau blanc, quelques dizaines d'étudiants du domaine de la santé se sont réunis à l'invitation de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) pour rappeler au gouvernement que les étudiants d'aujourd'hui sont les travailleurs de la santé de demain qui prendront soin d'une population vieillissante.

La hausse de 325$ par année pendant cinq ans "coupe les jambes" des étudiants, estime Félicité Lafrance, une étudiante de deux années en sciences infirmières.

Ça va juste faire en sorte que les soins vont sans cesse se détériorer, qu'il y a de moins en moins d'infirmières qui vont pouvoir se payer les études adéquates.»

Plusieurs actions étudiantes étaient d'ailleurs au programme encore hier pour marquer la contestation de la hausse des droits de scolarité. À l'invitation de l'Association du secteur des sciences de l'UQAM, des étudiants se sont ainsi réunis pour un cortège «funèbre» marquant «le décès de l'accessibilité aux études».

L'Union des artistes demande un moratoire

Par ailleurs, l'Union des artistes s'est officiellement prononcée publiquement hier dans le débat, demandant au gouvernement de décréter un moratoire sur la hausse des droits de scolarité, le temps de réfléchir davantage.

Il faut amener le gouvernement à s'asseoir avec les étudiants et regarder les solutions qui pourraient être mises de l'avant. Ce n'est pas agréable ce qui se passe en ce moment», souligne le président de l'Union des artistes, Raymond Legault.

Contrairement à certains artistes qui ont publiquement appuyé la cause étudiante, l'Union des artistes ne demande pas au gouvernement de renoncer totalement à une hausse des droits de scolarité, mais de la réévaluer.

Notre position est plus large. L'éducation est un projet de société en général. Je pense que les étudiants sont une partie de la solution», a indiqué M. Legault.