Plus de 205 000 étudiants ont boycotté leurs cours, lundi, et le nombre va culminer jeudi pour la grande manifestation prévue à Montréal.

La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), qui est l'une des organisations qui participeront à ce grand rassemblement du 22 mars, s'attend à ce que 266 000 étudiants débraient, cette journée-là, soit près d'un sur deux.

Et le mouvement étudiant s'attend à ce que ce rassemblement réunisse plus que les 30 000 étudiants qui avaient manifesté, en novembre dernier, a affirmé en entrevue la présidente de la FEUQ, Martine Desjardins. Des enseignants et des parents doivent participer à cette manifestation.

Mme Desjardins s'attend à ce que tous les étudiants de l'Université du Québec à Montréal et tous ceux de l'Université Concordia débraient cette journée-là.

Si certains employés rapportent avoir eu le mot d'ordre de ne pas se présenter, jeudi, vu l'ampleur du débrayage étudiant, Mme Desjardins ne peut parler de fermeture d'universités.

«Dire qu'il y aurait une fermeture de l'établissement? Je n'ai pas été mise au courant s'il y avait une fermeture de ces établissements. Une chose est sûre, tous les étudiants de l'UQAM vont être en grève la journée du 22, donc il n'y a aucun cours qui va être donné cette journée-là. Et à Concordia, ça va être exactement la même chose, d'autant plus que notre point de rassemblement, pour le contingent FEUQ, va se faire à Concordia. Donc la majorité des autobus qui vont provenir par exemple de Sherbrooke, Rimouski, Chicoutimi et l'Abitibi vont se rejoindre à Concordia», a-t-elle résumé.

La cadence des actions de tous ordres sera maintenue d'ici là, a assuré Mme Desjardins.

Par exemple, les étudiants avaient prévu manifester ce lundi matin lors d'une conférence de la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, mais comme l'événement a été annulé, les étudiants devraient se rabattre sur une conférence que donnera le premier ministre du Québec, Jean Charest, en milieu d'après-midi, a précisé en entrevue le président de la Fédération étudiante collégiale, Léo Bureau-Blouin.

Même après la grande manifestation du 22 mars, d'autres événements sont prévus, comme une manifestation à Rimouski le 24, une autre le 27 à Montréal, une le 4 avril à Sherbrooke dans la circonscription du premier ministre Charest. Les étudiants ne lâcheront pas, ont assuré Mme Desjardins et M. Bureau-Blouin.

Mme Desjardins affirme que les étudiants connaissaient les conséquences possibles de leur choix de boycotter leurs cours à long terme. «Il est clair que la session va être prolongée. Je pense qu'il n'y a personne qui s'est fait de fausses idées à ce propos. Il est clair pour nous qu'étant donné que certains sont en grève depuis maintenant un mois, le tout allait s'allonger. Mais, pour l'instant, les étudiants sont très loin de s'essouffler», a-t-elle rapporté.