Pendant que quelques milliers d'élèves du secondaire s'apprêtent à participer aujourd'hui à la grande manifestation contre la hausse des droits de scolarité, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) appuie le mouvement étudiant.

«Le mouvement actuel en cours est un exercice démocratique d'implication citoyenne que la CSDM ne peut que saluer.»

C'est ainsi que se termine une lettre signée par la présidente, Diane De Courcy, et le directeur général, Gilles Petitclerc, qui a été envoyée aux parents en fin de journée hier.

Cette communication voulait principalement informer les parents que la tenue de la manifestation nationale, aujourd'hui, risque de perturber le déroulement des cours dans certaines écoles.

Près de 5000 élèves du secondaire, selon les organisateurs, sont en effet attendus aujourd'hui pour prendre part à la manifestation.

Ils se réunissent d'abord au square Phillips pour ensuite converger tous ensemble à la place du Canada, lieu du grand rassemblement.

Des «jeunes matures»

La participation des élèves du secondaire est d'autant plus nécessaire que ce sont eux qui seront les plus durement touchés par la hausse des droits de scolarité, souligne Mattis Savard-Verhoeven, élève de 4e secondaire de l'école Paul-Gérin-Lajoie.

«Oui, il existe des jeunes au secondaire qui sont matures et conscients des enjeux de leur société. Non, nous ne sommes pas tous cyniques», déclare celui qui est aussi membre de l'Association indépendante des écoles secondaires, instigatrice du rassemblement au square Phillips.

Les élèves de plusieurs écoles de la région de Montréal ont tenu des votes de grève au cours des derniers jours.

Hier midi, des élèves du collège Saint-Louis, à la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, ont voté majoritairement pour une levée de cours aujourd'hui.

Un débat contradictoire

La veille, à la suggestion de la direction de l'école, le conseil étudiant avait invité des élèves pour présenter les arguments pour et contre la grève.

«Nous avons organisé ce débat parce que le mouvement prenait de l'ampleur et nous étions conscients qu'à l'école, beaucoup d'élèves étaient intéressés sans connaître véritablement les enjeux», explique la présidente du conseil étudiant, Sarah Thibault.

Ce matin, des élèves organisent aussi des piquets de grève devant certaines écoles. C'est le cas à Paul-Gérin-Lajoie où les enseignants ont reçu la consigne de donner leurs cours, à moins qu'il ne soit dangereux pour leur sécurité d'entrer dans l'école.

À l'école secondaire Saint-Louis, de la Commission scolaire de Montréal, la direction a plutôt choisi d'annuler les cours après que les élèves eurent voté pour un débrayage.

«Par mesure de sécurité et dans le souci de respecter la voie démocratique, les lignes de piquetage ne seront pas franchies», a fait savoir la direction de l'école dans une lettre distribuée aux parents hier.

Par ailleurs, certains établissements ont aussi annoncé une levée de cours pour la manifestation d'aujourd'hui. C'est le cas de l'Université de Montréal et de l'Université du Québec à Trois-Rivières.