Au moment où 300 000 étudiants sont en grève aujourd'hui dans le cadre de la journée de manifestation nationale contre la hausse des droits de scolarité, la population presse les étudiants et le gouvernement d'en finir avec la crise.

Un sondage CROP commandé par la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) révèle que les trois quarts des répondants se disent favorables à ce que les étudiants et le gouvernement négocient pour mettre fin aux manifestations étudiantes.

Le sondage, dont La Presse a obtenu copie, indique aussi que la population est divisée sur la question de la hausse des droits de scolarité.

En fait, 51% des répondants se disent en faveur de cette hausse de 325$ par année pendant cinq ans alors que 49% se disent contre.

Le sondage démontre que l'opinion des répondants sur la question de la hausse des droits de scolarité varie grandement en fonction de leur âge et de leur revenu familial.

Ainsi, 60% des répondants âgés de 18 à 34 ans se prononcent contre la hausse des droits de scolarité alors qu'à l'inverse, 61% de ceux qui sont âgés de 55 ans et plus se montrent favorables à cette hausse.

L'appui à la hausse des droits de scolarité grimpe également en fonction du revenu familial. Seulement le tiers des répondants qui gagnent un revenu inférieur à 40 000$ se disent en faveur de cette hausse, alors que dans la tranche de revenu familial de 100 000$ et plus, l'appui grimpe à 72%.

«La population est sympathique à la cause étudiante. Cependant, les gens sont inquiets que si l'on gèle les droits de scolarité on vienne piger davantage dans leurs poches», analyse le président de la FECQ, Léo Bureau-Blouin.

À ce sujet, il rappelle que les étudiants proposent des solutions qui permettraient de ne pas augmenter le fardeau fiscal des contribuables.

Par ailleurs, le sondage révèle aussi que, peu importe l'âge ou le revenu, 78% des répondants se montrent favorables à ce que les étudiants et le gouvernement négocient ensemble pour dénouer la crise.

«On voit quand même que des gens qui n'appuient pas nécessairement la cause étudiante pensent que le gouvernement devrait faire son bout de chemin», souligne le président de la FECQ.

Le sondage a été réalisé auprès de 1000 répondants entre le 15 et le 19 mars dernier. La collecte de données s'est effectuée par le biais d'un panel web, ce qui fait en sorte que compte tenu du caractère non probabiliste de l'échantillon, la marge d'erreur ne s'applique pas.

Quelque 28% des répondants se situent dans la tranche d'âge des 18-34 ans, 37% chez les 35-54 ans et 35% chez les 55 ans et plus.