L'Université de Montréal franchit un pas de plus vers la transformation de la gare de triage Outremont en campus scientifique.

Elle vient de recevoir l'autorisation de Québec pour passer à la deuxième étape de réalisation du projet.

Le ministre Raymond Bachand, le maire Gérald Tremblay et Guy Breton, recteur de l'Université, en ont fait l'annonce ce matin, à l'hôtel de ville de Montréal.

Acquis par l'Université de Montréal en 2006, le site de la gare de triage Outremont devrait accueillir deux pavillons, ainsi qu'un nouveau quartier résidentiel.

«Ce qu'on annonce aujourd'hui, c'est le début des études pour le plan d'affaires de ce pavillon-là», a affirmé le ministre.

Toutefois, des tâches périphériques débuteront rapidement. Les travaux visant à décontaminer le terrain, affecté par des dizaines d'années d'activités industrielles, devraient commencer dès le mois de mai. «Vous allez voir des pépines sur le terrain à Outremont pour la viabilisation dans quelques semaines», a expliqué Guy Breton.

Des dons philanthropiques de 100 millions de dollars seront nécessaires pour la réalisation du projet de construction. Le recteur Breton s'est dit tout à fait sûr d'atteindre cet objectif de financement.

À terme, le campus Outremont sera constitué de deux pavillons, dont l'un dédié à la recherche scientifique. Des terrains adjacents, propices au développement immobilier, seront vendus à des promoteurs par l'Université de Montréal.

Pied de nez aux étudiants?

Même si les idées de grandeur des universités sont vivement critiquées par les étudiants en grève, Raymond Bachand a tenu à souligner que son annonce n'était surtout pas destinée à les provoquer.

«C'est un geste qui démontre l'importance des universités, notre attachement aux universités. Si on veut des universités de qualité, ça prend aussi des équipements de qualité», a-t-il affirmé.

À l'extérieur de l'hôtel de ville, pourtant, on semblait douter de la pertinence d'ajouter un campus au parc immobilier de l'Université de Montréal. Quelques dizaines d'étudiants faisaient entendre haut et fort leur mécontentement envers le gouvernement.

«Il y a une prolifération des pavillons qui sont décentralisés par rapport aux campus principaux. C'est de l'argent des contribuables», a avancé Martine Desjardins, présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ).