Un étudiant a envoyé une mise en demeure à la ministre Line Beauchamp. Jean-François Boisvenue prétend qu'en refusant d'ouvrir les négociations avec les étudiants contre la hausse des droits de scolarité, la ministre de l'Éducation porte atteinte à la démocratie. Il lui accorde 10 jours pour entrer en négociations avec les fédérations étudiantes, sans quoi il pourrait entamer des procédures judiciaires.

Dans sa lettre, M. Boisvenue évoque la manifestation qui a réuni 200 000 personnes la semaine dernière et un sondage qui révélait que 78% de la population souhaite que la ministre négocie avec les étudiants. Selon le doctorant en littérature comparée, la ministre n'a plus de choix: elle doit s'asseoir avec la CLASSE, la FEUQ et la FECQ.

«À la base, c'était un acte symbolique pour démontrer à quel point il n'y a rien qui défend la démocratie dans notre charte des droits et libertés», dit-il à La Presse. Mais en publiant sa lettre dans les médias sociaux, il affirme avoir reçu de nombreux appuis et n'écarte pas l'idée d'une poursuite.

Rachel Chagnon, professeure au département des sciences juridiques de l'UQAM, ne croit pas que la ministre va se plier à la demande de l'étudiant au doctorat. «Cette mise en demeure est intéressante parce qu'elle symbolise l'idée qu'une partie de la population a le sentiment que le gouvernement ne respecte plus son rôle politique qui est de gérer l'état pour l'ensemble de la population et non pas pour certains groupes uniquement.»

Le ministère de l'Éducation a confirmé avoir reçu la mise en demeure lundi matin, mais a refusé de la commenter.