La grève étudiante cible maintenant le secondaire. Des enseignants et de futurs enseignants ont affiché de grands carrés rouges dans les cours de 36 écoles secondaires de la Commission scolaire de Montréal ce matin.

Dès l'aurore, des dizaines d'enseignants de l'Alliance des professeurs, accompagnés d'étudiants en enseignement de l'Université du Québec à Montréal et de l'Université de Montréal, ont installé de grands cartons rouges aux abords des écoles.

L'idée est de sensibiliser les élèves du secondaire -et leurs parents- à l'impact de la hausse des droits de scolarité.

Les élèves qui sont actuellement au secondaire sont ceux qui absorberont la totalité de la hausse des droits de scolarité annoncée par le gouvernement Charest, soit une augmentation de 325$ par année pendant cinq ans, indique le président de l'Alliance des professeurs, Alain Marois.

«Pour nous, la hausse des droits de scolarité fait en sorte qu'on va avoir encore plus de problèmes de recrutement», souligne-t-il en rappelant les difficultés actuelles à recruter des enseignants qualifiés.

Les organisateurs de ce coup d'éclat se défendent toutefois de vouloir dicter l'opinion des élèves dans le débat, ni de les influencer de quelque façon que ce soit.

Il est seulement question d'installer des carrés rouges à l'extérieur des écoles, déclare le président de l'Association des étudiants de la faculté des sciences de l'éducation de l'UQAM, Jonathan Giguère.

«Ça fait parler les gens. Il n'est pas question d'endoctriner qui que ce soit. Il n'est pas question de parler aux étudiants. (...) Si eux décident de se mobiliser par la suite, ils le feront entre eux.»

Le 22 mars dernier, lors d'une grande manifestation qui a réuni entre 100 000 et 200 000 personnes dans les rues de Montréal pour protester contre la hausse des droits de scolarité, des élèves de quelques écoles secondaires de la région métropolitaine étaient présents. Certains avaient aussi organisé des piquets de grève devant leur école.

En date de jeudi matin, quelque 196 000 étudiants des universités et des cégeps étaient toujours en grève. Pour certains, le débrayage en est à sa septième semaine.