Voyages de rêve aux quatre coins du monde, demeures somptueuses, sorties jet set, mais aussi tromperies et abus de cocaïne de la part de son conjoint. C'était ça, la vie de Lola (nom fictif) du temps où elle fréquentait un richissime homme d'affaires québécois qui lui a donné trois enfants, mais ne lui a jamais passé la bague au doigt.

Si Lola a raconté tout cela, hier, devant la juge Carole Hallée, c'est qu'elle voudrait obtenir une pension alimentaire de monsieur, afin de maintenir son train de vie. Ils sont restés ensemble de janvier 1995 à 2001. En vertu du Code civil du Québec, les conjoints de fait n'ont aucune obligation juridique l'un envers l'autre lorsque survient une rupture. La beauté brésilienne voudrait que ça change. Elle ne demande rien de moins que 50 millions de dollars, plus une pension de 56 000$ par mois. Actuellement, elle doit se contenter de la pension que lui verse monsieur pour leurs trois enfants nés entre 1996 et 2001. On a vu plus grippe-sou que monsieur, surtout en matière de garde partagée comme c'est le cas ici.

Lola, qui a travaillé un peu comme mannequin, mais n'a jamais eu de travail rémunéré depuis son arrivée au Québec, reçoit une pension de 35 000$ par mois net d'impôt pour les enfants. Elle s'apprête à déménager dans une maison de 2,5 millions qu'elle a choisie, mais que monsieur a payée. Il paie en outre toutes les dépenses de cette maison et accorde à Lola une somme de 500 000$ pour qu'elle la réaménage et la décore à son goût. Il paie également une cuisinière, deux nounous, une femme de ménage, un chauffeur, un jardinier, un précepteur pour l'aide aux devoirs des enfants. Il assume tous leurs frais scolaires et parascolaires ainsi que les frais de spécialistes. Enfin, monsieur paie à Lola un voyage annuel avec les enfants, destination au choix, ainsi qu'un billet d'avion pour la mère de Lola.

«C'est une question d'argent, de dignité et de respect», dit Lola, à propos de son combat.

Roman Harlequin

L'histoire de Lola ne déparerait pas un roman Harlequin. En 1991, elle se trouvait sur une plage du Brésil quand le Québécois en question l'a remarquée. Elle avait 17 ans, il en avait 15 de plus. Ils se sont courtisés un peu, sont restés en contact et se sont revus de façon épisodique (environ aux deux mois) pendant les trois années suivantes.

En 1995, Lola est venue au Québec habiter avec monsieur. Elle était un peu déçue, car il travaillait beaucoup et était souvent en voyage. Mais elle a pu profiter de beaucoup de voyages aussi. Il l'a abondamment trompée. Elle l'a même surpris dans une chambre d'hôtel de Berlin avec une autre femme. Elle a alors voulu se suicider en se tailladant les poignets. Une autre fois, à Montréal, elle a avalé toutes les pilules de monsieur pour se tuer, mais elle a survécu, notamment parce qu'elle a appelé un ami.

Leurs relations étaient houleuses pendant toutes ces années. Elle attribue cela à sa forte consommation de cocaïne (à lui). Malgré tout, ils ont eu trois enfants. Elle lui parlait souvent de mariage, mais lui éludait la question ou la remettait à plus tard. Il lui a aussi dit qu'il ne voulait pas se marier pour des raisons professionnelles.

En contre-interrogatoire, Me Pierre Bienvenu, un des quatre avocats qui représentent monsieur, a fait valoir que son client avait toujours dit qu'il ne croyait pas au mariage.

Le procès se poursuit aujourd'hui au palais de justice de Montréal. C'est Me Anne-France Goldwater qui pilote le dossier de Lola. Hier, cette dernière a avoué que les frais d'avocats se chiffraient à environ un million jusqu'à maintenant, en incluant les frais d'experts. Ils sont assumés par un ami, a-t-elle dit, qui le fait de bon coeur. Elle compte le rembourser si elle gagne.

Cet ami serait Herbert Black, qui assistait à l'audience, hier. C'est lui qui a payé 100 000$ pour la cravate chanceuse de Guy Carbonneau.