La police de Montréal conserve plus de 600 dossiers d'affaires classées. Des crimes crapuleux, sexuels, passionnels. Des règlements de comptes, des délits de fuite. Le plus ancien a été commis en 1969; les plus récents, en 2007. La Presse a relevé quelques affaires qui ont fait les manchettes au cours des dernières années et qui n'ont jamais été éclaircies à ce jour.

Victime : Odette Pinard

Tuée le 27 novembre 1995

En fin d'après-midi, un individu coiffé d'une perruque s'est introduit dans un poste de police communautaire de Cartierville, à Montréal. Il a fait feu sur Odette Pinard, la seule agente en poste. Les enquêteurs n'ont jamais retrouvé l'auteur du crime, qui a pris la fuite alors qu'une tempête de neige s'abattait sur la métropole. Cinq ans plus tard, La Presse a révélé que le meurtre de l'agente pouvait avoir été planifié par un gang de rue dans le simple but de faire diversion. La policière de 30 ans a été assassinée à l'instant même où un vol majeur était commis dans un commerce informatique, à Saint-Laurent.

 

Victime : Reine Lauzière-Pagé

Tuée le 1er septembre 1995

Reine Lauzière-Pagé, enseignante à l'école primaire, a quitté son domicile de Montréal-Nord un soir de septembre en disant à son mari et à ses deux adolescents qu'elle allait magasiner. Ils ne l'ont jamais revue. Le lendemain après-midi, on a retrouvé le corps de la femme de 46 ans dans sa Dodge Caravan blanche, à l'arrière d'un centre commercial de Saint-Léonard. L'autopsie a révélé qu'elle avait été menottée puis poignardée à plusieurs reprises, mais l'expertise n'a révélé aucune trace d'agression sexuelle. Les enquêteurs ont trouvé dans la camionnette un petit bouton rouge et or qui pouvait avoir appartenu à l'assassin, lequel court toujours.

Victimes : Salvatore et Paolo Gervasi

Tués le 20 avril 2000 et le 19 janvier 2004

Les Gervasi père et fils n'avaient pas seulement le même nom et le même sang : ils ont connu la même fin. Abattus par balle. Le premier à mourir fut le fils de 31 ans, Salvatore Gervasi. En avril 2000, il a été exécuté d'une balle dans la tête lors d'un rendez-vous dans un lave-auto, après quoi les assassins ont mis son corps dans le coffre de sa voiture, qu'ils ont laissée en face du domicile des Gervasi, dans le quartier Saint-Léonard. Paolo Gervasi, associé au puissant clan sicilien des Rizzuto, a tout fait pour identifier les tueurs, jusqu'à engager un enquêteur privé. Quatre ans plus tard, Paolo Gervasi est tombé à son tour sous les balles d'un tueur dans le quartier Saint- Léonard, à Montréal.

Entre mars 1981 et juin 1985, au moins quatre enfants ont été portés disparus dans la région de Montréal. Trois ont été retrouvés morts après avoir été victimes d'innommables sévices. Le quatrième n'a jamais été retrouvé. Rappel de ces crimes qui ont choqué le Québec dans les années 80 et qui, jusqu'à aujourd'hui, n'ont jamais été résolus.

Victime : Tammy Leaky, 12 ans

Tuée en mars 1981

Le 20 mars 1981, Tammy Leaky a rendu visite à sa grand-mère dans Pointe-Saint-Charles. Elle n'est jamais revenue. Sa mère, qui a trouvé ses lunettes sur le bord de la route, a appelé les policiers. Ces derniers ont découvert son corps le soir même dans un champ. Elle avait été violée, battue et étranglée.

Victime : Wilton Lubin, 12 ans

Tué en novembre 1984

Le 1er novembre 1984, Wilton Lubin, 12 ans, et son ami Sébastien Métivier, 8 ans, ont été kidnappés dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Le corps du jeune Wilton a été repêché un mois plus tard dans le fleuve Saint-Laurent. L'enfant d'origine haïtienne avait été étranglé puis égorgé. Le petit Sébastien, lui, n'a jamais été retrouvé. En 1993, le principal suspect dans ces affaires, un homme de 44 ans au lourd passé judiciaire, s'est suicidé avant de subir le test du polygraphe, emportant peut-être avec lui la clé de l'enquête.

Victime : Maurice Viens, 4 ans

Tué en novembre 1984

Un autre enfant a disparu le 1er novembre 1984: le petit Maurice Viens, du quartier Centre-Sud. Le bambin de 4 ans a été kidnappé près du domicile de ses parents, rue Dorion. Son corps a été retrouvé cinq jours plus tard dans une maison abandonnée de Saint-Antoine-sur-le-Richelieu, en Montérégie. L'enfant avait été sodomisé et violemment battu.

Victime : Denis Roux-Bergevin, 5 ans

Tué en juin 1985

À l'heure du midi, Denis Roux-Bergevin a disparu de sa maison, dans le quartier Côte-Saint-Paul, à Montréal. Son corps a été retrouvé trois jours plus tard dans un sous-bois de Brossard, sur la Rive-Sud. En plus d'avoir été frappé à la tête, le corps à demi nu de l'enfant portait des marques évidentes d'agression sexuelle. Cet été-là, les détectives étaient sur la piste d'une Chevrolet grise. Mais l'affaire n'est pas allée plus loin.