Hier, pour sa première apparition devant son comité de discipline dans l'audition de 111 plaintes à son égard, Me Claude F. Archambault s'est débattu comme un diable dans l'eau bénite. Multipliant les objections (systématiquement rejetées), il s'est plaint de l'attitude du syndic, du «procès général» qu'on veut lui faire, et a insinué que les journaux étaient responsables de ses malheurs.

«Y avait-il des problèmes avant 2006 au bureau de la rue Le Royer?» a-t-il demandé à Me Catherine Damkaoutis, une avocate qui travaille avec lui depuis 2002. «Il y en avait comme dans tous les bureaux, mais pas de cette envergure», de répondre la jeune femme.

Me Archambault l'a alors invitée à décrire ce qui s'est passé «après que les journaux» eurent parlé de ses problèmes avec le fisc, et du fait que ce dernier voulait fermer le bureau, en 2006. «Il y a eu des départs d'avocats (une dizaine sur 15), il y avait beaucoup de clients inquiets... Des clients ont perdu confiance et ont révoqué leur mandat. On recevait des appels même de dossiers fermés», de répondre l'avocate.

Dans la même veine, Me Archambault a laissé entendre que les «35 clients qui se sont plaints au syndic» faisaient partie du lot des clients inquiets.

Tous ces tracas ont mené à une restructuration majeure du cabinet, soutient Me Archambault. Selon ses dires, il ne serait plus maintenant qu'un «employé» dans le bureau qu'il a fondé. Le cabinet serait maintenant administré par Me Dominique Larose. Cette dernière a témoigné, hier, mais n'a pas parlé de cet aspect. Un peu plus tôt, hier, le syndic a fait témoigner l'avocat Mike Diomande, qui a fait son stage au cabinet de Me Archambault, en 2006. Comme beaucoup d'autres avocats avant lui, Me Diomande a expliqué que c'est Me Archambault lui-même qui fixait les honoraires des clients, et qui s'occupait de l'administration de l'argent. Me Archambault a tiqué sur cette dernière affirmation, affirmant que Me Diomande n'avait «rien vu».

«Je peux vous garantir que des montants ont été payés dans votre bureau en ma présence. N'oubliez pas que je faisais des entrevues tous les jours avec vous, deux à trois fois par jour», de répliquer l'avocat.

Piqué au vif, Me Archambault a alors fait valoir que, trois semaines avant la fin de son stage, Me Diomande avait sollicité certains de ses clients et ouvert son propre bureau. «Vous pensez que les clients vont venir avec un stagiaire plutôt qu'avec un avocat de 40 ans d'expérience?» a demandé Me Diomande avec un sourire. Puis il a ajouté que si les clients avaient lâché Me Archambault c'est parce qu'»ils ont payé pour un service que vous ne leur avez pas rendu».

L'audition se poursuit aujourd'hui avec les derniers témoins appelés par le syndic adjoint, Me Luc Lapierre.

Rappelons que les audiences ont débuté en septembre, et que Me Archambault, qui a défendu des vedettes et dont la photo apparaissait à l'endos des Pages Jaunes, ne s'était pas présenté, jusqu'à hier. «Vous aviez un billet de médecin», a dit Me Archambault en signalant que le Comité n'en avait pas tenu compte et avait procédé en son absence.

Le syndic reproche à Me Archambault d'avoir omis de déposer environ 165 000$ d'avances de clients, dans son compte en fidéicommis comme il aurait dû le faire.