Une résidante de Longueuil qui s'est fracturé un poignet et un coude en chutant sur un trottoir en plein été recevra quelque 112 000$ en dommages et intérêts de la Ville de Longueuil. «Une situation exceptionnelle», selon la Ville, qui songe à porter le jugement en appel.

Le 16 juillet 2003, Ana Maria Romano marchait sur le trottoir nord de la rue Kirouac, tard en soirée, lorsque son pied a heurté un muret d'un pouce et demi formé par la dénivellation du joint de dilatation entre deux segments du trottoir. La femme a chuté, se fracturant le poignet et le coude.

 

Mme Romano a décidé d'intenter une poursuite civile contre la Ville de Longueuil pour la somme de 208 994$. La juge Carole Julien de la Cour supérieure vient de trancher la poire en deux, en condamnant la Ville à payer 112 663$ à la demanderesse.

La Ville n'a pas encore décidé si elle en appellerait. Elle a 30 jours pour le faire.

Mme Romano était sans emploi au moment de l'accident, mais elle avait terminé une formation de préposée aux bénéficiaires. Or, sa blessure l'empêche désormais d'obtenir le poste de préposée aux bénéficiaires désiré puisqu'elle est incapable d'accomplir toutes les tâches liées à ce type d'emploi. «Sa vie a été transformée par les conséquences sévères de cette chute», peut-on lire dans la décision de la juge Julien.

Au moment de l'audience, la Ville a expliqué qu'elle limitait ses réparations à des dénivellations de deux pouces et plus. C'est pourquoi elle n'aurait pas réparé le trottoir. Aujourd'hui, le trottoir en question a été réparé, assure toutefois la porte-parole de la Ville, Mme Rivard.

«Ceux qui utilisent les trottoirs assument certains risques. Il n'y a donc aucune présomption de faute contre la Ville en raison de la chute de Mme Romano sur le trottoir. Cela dit, la Ville a une obligation de moyens et est responsable du mauvais entretien du trottoir», souligne la juge Julien. Quant à Mme Romano, elle ne savait pas encore qu'elle avait obtenu gain de cause lorsque La Presse l'a jointe. Elle a préféré consulter son avocat avant de commenter.