La Cour d'appel a refusé, mercredi, d'alléger la peine de six mois de prison infligée à Nima Mazhari pour le vol d'une vingtaine de tableaux appartenant à l'artiste Ghitta Caiserman-Roth, qui fut aussi sa bienfaitrice.

Plus de deux ans après la fin de son retentissant procès, Mazhari, artiste lui-même et conjoint de l'ex-athlète Myriam Bédard, devra donc se résoudre à prendre le chemin de la prison. En milieu d'après-midi, mercredi, son avocat, Yve Gratton, n'avait pas encore réussi à lui parler. «Je lui ai envoyé le jugement par email ce matin», a dit Me Gratton. Questionné au sujet d'un possible appel, l'avocat a dit que, pour sa part, il ne pousserait pas l'affaire plus loin.Son appel sur le verdict de culpabilité ayant déjà été rejeté, Mazhari aurait voulu à tout le moins obtenir une peine à purger dans la communauté, assortie de travaux communautaires. Selon lui, au moment de décider de la peine, le juge Wilbrod Claude Décarie avait surévalué le nombre et la valeur des tableaux et s'était aussi basé sur le caractère de l'accusé. Mais le tribunal formé par les juges Jacques Chamberland, Joseph R. Nuss et Jacques Dufresne de la Cour d'appel a conclu que le juge Décarie avait eu raison de condamner Mazhari à une peine de prison ferme. Il a retenu que l'affaire comportait des circonstances aggravantes, notamment du fait que la victime, Mme Caiserman-Roth, auteure des tableaux, avait 78 ans et était très malade. Autre circonstance aggravante: Mazhari avait planifié le vol des tableaux, dont la valeur était estimée à plus de 80 000$. Enfin, la Cour d'appel a estimé que la peine imposée à Mazhari n'est pas déraisonnable puisqu'elle se situe «dans la fourchette» de celles que les cours ont imposées dans des cas plus ou moins semblables, soit entre quatre et 14 mois.

Mme Caiserman-Roth est morte avant le procès. Sa fille, Kathe Roth, s'est déclarée bien contente du jugement de la Cour d'appel. «Il a été jugé par ses pairs (devant jury), qui se sont basés sur la preuve. Il est temps qu'il purge sa peine», a-t-elle dit à La Presse.