«Discriminatoire», «abusive», «injuste»; l'Église de scientologie de Montréal a vivement dénoncé la condamnation de ses confrères français, hier, écorchant au passage le système judiciaire français.

«Je doute qu'un tel jugement soit un jour prononcé au Québec, parce que cette discrimination systématique des mouvements religieux n'existe qu'en France», lance Jean Larivière, directeur des affaires publiques de l'Église de scientologie de Montréal.

 

M. Larivière n'est pas surpris que le tribunal de Paris ait condamné hier l'Église de scientologie de France et sept de ses dirigeants pour escroquerie en bande organisée. Selon lui, les Français, qui adhèrent à de nouvelles croyances, n'ont pas droit à une véritable liberté de religion.

Jean Larivière rappelle l'existence en France de lois sévères contre les sectes, qui s'appliquent selon lui à tous les mouvements religieux modernes. Des organismes financés par l'État soutiennent les gens qui souhaitent porter plainte contre l'Église, ajoute-t-il. «Politiquement, c'est bien vu en France d'attaquer les scientologues», estime M. Larivière.

Les Français qui ont poursuivi l'Église de scientologie se sont plaints d'avoir perdu des dizaines de milliers d'euros. Or, Jean Larivière souligne que plusieurs autres religions offrent des formations payantes. «Mais pour les scientologues, on qualifie cette démarche-là de frauduleuse. C'est un abus, de l'hystérie, de la mauvaise foi», dit-il.

M. Larivière se réjouit malgré tout que le tribunal de Paris n'ait pas interdit aux scientologues de poursuivre leurs activités en France. «De toute façon, peu importe les jugements, on sera toujours en France», assure-t-il.

L'Église de scientologie compte environ 2000 membres actifs au Québec et quelque 10 000 sympathisants, selon M. Larivière. Les sièges se trouvent à Montréal et à Québec.