Arrêté en possession d'une arme semi-automatique, l'un des témoins de la mort de Fredy Villanueva s'est évité la prison. Jonathan Sénatus est tellement influençable qu'en guise de peine, une juge vient de lui ordonner une thérapie pour régler ce problème.

Le jeune homme de 21 ans a promis de rester dans le droit chemin, hier, au palais de justice de Montréal. Il a quitté Montréal-Nord. Il a coupé les ponts avec ses amis criminels. Il occupe un emploi stable qu'il aurait pu perdre s'il avait écopé d'un casier judiciaire.

 

Pour toutes ces raisons, la juge Louise Villemure a suivi la suggestion de la défense et lui a imposé une absolution conditionnelle de 12 mois avec l'obligation de suivre une thérapie. «Cet événement est isolé. L'influençabilité de M. Sénatus l'a amené aux gestes décrits dans la preuve», a noté le magistrat.

Jonathan Sénatus avait accepté de cacher une arme dans son logement de Montréal-Nord pour un ami, selon la version retenue par la juge.

Deux mois après la mort de Fredy Villanueva, le jeune homme a appelé la police en raison d'une bagarre à son appartement. À leur arrivée, les policiers ont découvert par hasard un sac duquel dépassait la crosse de l'arme, cachée dans une penderie. Jonathan Sénatus a été arrêté ce soir-là avec un autre témoin-clé de l'affaire Villanueva, Anthony Clavasquin, aussi présent dans l'appartement.

Ce dernier a été acquitté tandis que Sénatus, sans antécédent judiciaire, a reconnu sa culpabilité à deux accusations de possession d'arme à utilisation restreinte et d'entreposage illégal. Il n'a jamais voulu dénoncer le véritable propriétaire de l'arme. Son avocat, Me Jacky Salvant, a d'ailleurs décrit son client comme une victime du milieu des gangs de rue. La Couronne, représentée par Me Natalie Brissette, avait suggéré de six à neuf mois d'incarcération.