Issu du clan sicilien de la mafia montréalaise, Nicolo Rizzuto fils était connu pour ses activités de prêts usuraires et de blanchiment d'argent. Selon plusieurs observateurs, il n'avait pas la prestance nécessaire pour succéder à son père.

Nicolo Rizzuto, assassiné hier à Montréal, était le fils aîné de Vito Rizzuto, chef présumé de la mafia montréalaise. Homme de terrain, il avait pris un peu plus de place au sein du clan à la suite de l'arrestation de son père, en 2004.

 

«C'était un exécutant, quelqu'un qui faisait les messages pour son père, qui voyait aux opérations criminelles de la rue», indique Pierre de Champlain, ancien analyste du service de renseignement de la GRC, à Ottawa.

En plus de ses activités de blanchiment d'argent et de prêts usuraires, Nicolo Rizzuto était connu pour ses liens avec le milieu de la construction. Paul Sauvé, l'entrepreneur qui avait obtenu le contrat de rénovation de l'hôtel de ville en mars 2008, allègue que Nicolo Rizzuto lui a demandé 40 000$ pour poursuivre ses travaux. M. Sauvé avait refusé de payer et porté plainte à la Sûreté du Québec, avait révélé La Presse en novembre dernier.

Mauvaise réputation

Certains croyaient que Nicolo Rizzuto fils pourrait un jour prendre la relève de son père incarcéré, car il a toujours été le favori du grand-père Nicolo, parrain du clan sicilien. Bien qu'il cherchait à faire sa marque, il avait mauvaise réputation au sein du monde interlope, où on critiquait son problème d'image.

«Ce n'était pas un personnage très important dans le clan Rizzuto, indique M. de Champlain. Personnellement, je ne l'aurais pas vu comme un futur leader de la mafia montréalaise. Je ne crois pas qu'il avait le charisme pour ça.»

Nicolo Rizzuto était peu éduqué, contrairement à son frère Leonardo et à sa soeur Libertina, tous deux avocats. Il possédait un casier judiciaire pour ivresse au volant.

En 1995, il s'est marié avec Eleonora Ragusa, fille d'Emanuele Ragusa, emprisonné depuis 1996 pour trafic de drogue et blanchiment d'argent.

Avec la collaboration d'André Cédilot et André Noël