Le policier de Laval qui a supervisé l'enquête sur l'effondrement du viaduc du Souvenir, en 2000, estime qu'il y a eu négligence criminelle.

Dix ans après le tragique incident, l'ex-lieutenant-détective Marc Demers a fait cette déclaration dans le cadre de l'émission Enquête, qui sera diffusée jeudi sur les ondes de Radio-Canada.

En juin 2000, des poutres du viaduc du Souvenir, qui était en construction, sont tombées sur l'autoroute des Laurentides, tuant un automobiliste et en blessant deux autres. Il s'agissait du premier des deux effondrements de viaducs à Laval.

Les compagnies en charge du projet n'ont pas été tenues légalement responsables de la catastrophe. Aucune accusation n'a été portée contre l'entrepreneur, Beaver, le concepteur, Dessau, et le sous-traitant, Bercan.

«J'ai aucun doute dans mon esprit qu'il y a eu négligence et qu'on pourrait la qualifier de criminelle. Je n'ai aucun doute. Mais évidemment, c'est à qui l'attribuer», a confié le policier Marc Demers.

L'entrepreneur, Beaver, était sur le bord de la faillite lorsqu'elle a obtenu le contrat. De plus, la compagnie n'avait plus de licence de la Régie du bâtiment du Québec lors de l'effondrement.

Enquête révèle également que Beaver était visé par une enquête de collusion pour des contrats de déneigement lorsque Laval lui a confié le contrat, avec l'approbation du ministère des Transports.

La famille de la victime, Gilbert Vinson, exige des excuses publiques.