Une quinzaine d'individus cagoulés et vêtus de noir ont saccagé onze voitures du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) cette nuit. Les enquêteurs du SPVM tentent présentement d'établir si les malfaiteurs sont liés à des groupes de défense qui s'opposent à la brutalité policière. Pour l'instant, aucune arrestation n'a été effectuée dans le dossier.

L'événement s'est produit vers minuit à l'unité de circulation du quartier Saint-Henri. Armés de marteaux, de bâtons de bois et de pierres, les vandales ont causé des dizaines de milliers de dollars de dommages aux auto-patrouilles. Ils ont également tapissé l'édifice adjacent au stationnement de «tags» peu élogieux à l'égard des forces de l'ordre comme FTP (Fuck the police) et ACAB «All cops are bastards» (Tous les policiers sont des bâtards).Selon Yanick Ouimet, porte parole au SPVM, ces slogans sont souvent scandés dans les manifestations anti-policières. C'est d'ailleurs lundi qu'aura lieu la manifestation annuelle contre la brutalité policière, manifestation qui tourne souvent au vinaigre.

L'un des groupes qui organise l'événement se défend d'avoir été impliqué dans l'incident d'hier. La porte-parole du Collectif opposé à la brutalité policière, Sophie Sénécal, parle de désinformation et d'une campagne de salissage.

«Je pense que leur démarche manque de sérieux. Ce n'est pas parce qu'il y a des personnes vêtues de noir dans les manifestations qu'il y a un lien entre les événements d'hier et la manif de lundi.»

Elle rappelle que le collectif opposé à la brutalité policière a lancé un appel au calme vendredi et espère que les agents du SPVM éviteront d'intimider les manifestants.

 

Événement rare

Selon Daniel Lacoursière, également porte-parole au SPVM, il s'agit du deuxième événement du genre à survenir à Montréal. Il y a deux ans, des voitures de l'unité des motards dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve avaient été incendiées par des malfaiteurs. Hormis ces deux événements et lors d'émeutes ou de manifestation, le matériel de la police est rarement vandalisé, dit-il.

«Nous demandons à la population de nous contacter s'ils ont été témoin de leurs actes», a-t-il ajouté. «Toutes les informations peuvent nous aider à l'heure actuelle, que ce soit la couleur du véhicule dans lequel ils ont pris la fuite, les résidences où ils se sont réfugiés ou la direction vers laquelle ils se sont sauvés.»

Quelques heures après cet événement, les policiers ont du intervenir à l'angle des rues Sainte-Catherine et Stanley lorsqu'un jeune homme a été poignardé dans le dos à la suite d'une querelle qui a éclatée à la fermeture des bars. L'homme a été transporté à l'hôpital, mais on ne craint pas pour sa vie.