L'usage du kirpan dans une agression survenue vendredi dernier, à Toronto, a relancé le débat sur la pertinence de tolérer le port de ce signe religieux de la communauté sikh.

L'agression a été commise à l'endroit du président d'un temple sikh, Manjit Mangat. Une foule d'environ 150 personnes massée à l'extérieur du Sikh Lehar Centre s'est mise à crier et à manifester.

Selon des témoins, au moins deux des protestataires ont brandi leur kirpan, un petit couteau. Peu après, Manjit Mangat, un avocat avantageusement connu dans sa communauté, a été poignardé, affichant une cicatrice d'une douzaine de centimètres à l'abdomen.

Les croyances des Sikhs font en sorte que le kirpan doit être porté par ses baptisés en tout temps, enfoui sous les vêtements. Cependant, des leaders sikhs craignent que l'agression de vendredi suscite de nouvelles objections du public sur cette pratique.

Le port du kirpan est interdit en France, au Danemark et dans certains Etats américains mais est toléré dans la plupart des endroits publics au Canada, y compris dans les écoles.

En 2006, la Cour suprême du Canada a tranché dans la délicate question constitutionnelle opposant la sécurité publique à la liberté religieuse, en invalidant, dans un arrêt unanime, l'interdiction imposée par une école du sud-ouest de Montréal quant au port du kirpan par les écoliers sikhs orthodoxes.

En août dernier, cependant, la police de Calgary avait dû intervenir quand des dizaines de personnes venues assister à concert ont été refoulées à la porte parce qu'elles portaient un kirpan.