Bill Surkis, membre bien connu de la communauté juive de Montréal, a plaidé coupable, mercredi, à des accusations d'avoir accédé à de la pornographie infantile et d'en avoir possédé.

Une troisième accusation, soit diffusion de pornographie infantile, a été portée mercredi matin mais, comme l'accusé a plaidé coupable, la procureure de la Couronne Cynthia Gyenizse a décrété l'arrêt de ce chef d'accusation.Les crimes se sont produits entre les mois de juillet et novembre 2008. La preuve démontre que M. Surkis a téléchargé 86 vidéos et 653 photos dans son ordinateur personnel. Il s'est fait prendre quand il a fait réparer son ordinateur. Le 17 novembre 2008, M. Surkis a apporté son ordinateur au magasin Best Buy, parce qu'il le trouvait trop lent. Il a payé les 89$ demandés pour la réparation et a demandé une copie de sécurité de toutes ses données, qu'il voulait conserver. Quelques jours plus tard, quand le technicien a fait la copie en question, il a trouvé plusieurs documents montrant des enfants âgés de 6 à 14 ans dans des activités sexuelles, parfois avec des adultes. Avisé de cela, le gérant du magasin a prévenu la police. M. Surkis, qui a déjà dirigé la section québécoise de l'organisme juif B'nai Brith, a été arrêté et accusé au terme de l'enquête, en mai 2009.

Père et grand-père

L'homme de 70 ans, père et grand-père, était avantageusement connu dans son milieu. Il a travaillé au Collège John Abbott pendant plus de 20 ans, notamment à titre de doyen. Il a aussi assuré la direction du Centre commémoratif de l'Holocauste. En 2001, il a été candidat de Vision Montréal dans Notre-Dame-de-Grâce-Côte-des-Neiges, mais il n'a pas été élu.

Au cours du processus judiciaire, il avait été question que M. Surkis présente une défense de possession de pornographie infantile dans un «but d'éducation». C'est ce que son avocat, Me Steven Slimovitch, a fait valoir à un certain moment. Surkis aurait prétendu que les films avaient servi à étayer des travaux de recherche en vue de conférences. L'accusé a manifestement renoncé à cette défense. Selon Me Gyenizse, elle aurait été bien difficile à croire, car rien ne la justifiait et aucun document ne l'étayait.

Quoi qu'il en soit, les avocats des deux parties ont demandé mercredi un dossier de personnalité et une évaluation psychosexuelle de M. Surkis, afin d'éclairer la juge Céline Lamontagne. M. Surkis doit retourne devant le tribunal le 27 septembre pour les plaidoiries sur la peine à lui infliger.