En participant à des activités sexuelles avec celui qui se faisait appeler Maxime, une jeune femme croyait «s'entraîner» en vue de sa participation à un film érotique qui allait être tourné en France. L'aspirante actrice a bel et bien décroché le rôle, mais il s'est limité à celui d'esclave sexuelle de ce faux réalisateur.

François Auclair, véritable nom du faux Maxime, s'est reconnu coupable hier, au palais de justice de Montréal, d'avoir extorqué des services sexuels à la jeune femme, que nous appellerons Audrey pour protéger son identité.

Toute l'affaire a commencé en mars 2009, quand la victime, alors âgée de 18 ans, a répondu sur le site Kijiji à une annonce visant à trouver une actrice pour tourner un film érotique en France.

Par courriel, Audrey a été informée par la supposée productrice du film, qui signait Cynthia Lavoine, qu'un certain Maxime passerait chez elle pour voir si elle correspondait à l'emploi et pour lui faire signer un contrat.

François Auclair s'est présenté chez Audrey muni d'une caméra avec trépied et accompagné d'une autre jeune fille. Audrey a signé le contrat stipulant qu'elle recevrait 7000 $ pour jouer dans le film érotique qui serait tourné plus tard. Ce jour-là, Audrey, l'autre jeune fille et Auclair ont eu des relations sexuelles complètes, filmées sur caméra. Au cours du mois suivant, Audrey a dû se présenter à six ou sept reprises chez «Maxime» pour se livrer à des «répétitions» en vue du film. Ces relations sexuelles étaient toujours filmées. Un autre contrat qu'elle avait signé lui garantissait 5000 $ pour ces répétitions.

En mai 2009, Audrey est partie en voyage pour deux semaines. À son retour, elle a reçu un courriel de Cynthia Lavoine l'avisant que le film avait été tourné en son absence pour des raisons de disponibilité de salles. En conséquence, elle ne recevrait pas l'argent du film ni les 5000 $ pour les répétitions.

Audrey n'a plus eu de nouvelles jusqu'à ce que, en décembre 2009, elle reçoive un courriel de Cynthia Lavoine. Celle-ci l'avisait qu'elle allait publier sur l'internet tous les films de ses séances avec Maxime si elle n'acceptait pas de rendre un dernier service à ce dernier. Audrey devait se rendre dans un motel et lui servir d'esclave sexuelle. Elle ne pourrait partir que lorsqu'il le déciderait. Si Audrey acceptait ce dernier service, les vidéos seraient détruites ; autrement, elles seraient diffusées. Après réflexion, Audrey est allée porter plainte à la police.

Comme Maxime n'habitait plus au même endroit, les enquêteurs ont mis un certain temps à découvrir sa véritable identité et à lui mettre le grappin dessus. L'homme a comparu en mars dernier, sous une accusation d'extorsion. Hier, il a plaidé coupable devant le juge Pierre Labelle. Auclair, qui était sans emploi et vivait d'aide sociale au moment des faits, aurait trouvé ce subterfuge pour avoir des activités sexuelles à trois avec une copine. L'homme, qui n'a pas d'antécédents judiciaires, devrait connaître sa peine la semaine prochaine.