«Dans la chambre de ma mère, il y a son cadavre. C'est moi qui l'ai tuée. Je suis au coin de Beaucourt et René-Gauthier, à Varennes. Venez me chercher.»

C'est de cette façon que, le 28 juin dernier en matinée, un garçon de 15 ans a avisé les policiers de ce qui s'était produit la veille chez sa mère, à Sainte-Julie. Hier, un peu moins de trois semaines après le drame, l'adolescent a plaidé coupable à une accusation de meurtre non prémédité en Chambre de la jeunesse, à Longueuil.

On a rarement vu un dénouement aussi rapide dans une affaire criminelle, surtout pour un meurtre. La femme de 45 ans a été tuée chez elle, dans la journée du dimanche 27 juin. Son fils, qui était placé dans un centre jeunesse de la Montérégie depuis quelque temps en raison de problèmes de comportement et de toxicomanie, avait été autorisé à lui rendre visite pour le long week-end de la Saint-Jean.

Selon le récit du garçon, qu'un enquêteur a résumé hier devant le tribunal, sa mère et lui se sont disputés parce qu'il voulait qu'elle le conduise chez une copine alors qu'elle s'y refusait. Les choses se sont envenimées et la femme s'est réfugiée dans sa chambre, en pleurs. Le garçon l'y a rejointe, la dispute a repris et il l'a étranglée sur son lit.

Par la suite, pris de panique, il a enfilé des gants dans l'idée de transporter le corps au sous-sol, ce à quoi il a renoncé. Il s'est plutôt douché, changé, a pris l'argent et le téléphone portable de sa mère et a appelé un ami. Il a demandé à cet ami de venir le rejoindre à la maison et d'apporter de la mari. Après avoir fumé, les deux garçons sont partis à bicyclette à Varennes pour voir d'autres amis. À Varennes, l'adolescent a fumé et bu de la bière et il a été malade. Il a dit qu'il était en fugue et a été hébergé chez un ami. Le lendemain, en matinée, il a avoué son crime à ses amis et a appelé le 911.

Lorsque la répartitrice lui a demandé s'il avait utilisé une arme, l'adolescent a répondu: «Non, j'ai fait ça avec mes mains.»

Il a fait cet appel au moment où les policiers s'apprêtaient à pénétrer dans la maison de Sainte-Julie. Ils avaient été prévenus par des collègues de la défunte, inquiets de ne pas la voir au travail et du fait qu'elle n'avait pas téléphoné pour prévenir de son absence.

De stature plutôt frêle, le garçon a gardé un visage impassible pendant l'audience, hier. Son père, policier de la GRC qui était séparé de sa mère depuis plusieurs années, se trouvait dans la salle d'audience. Le garçon doit retourner devant le tribunal le 15 septembre pour les plaidoiries sur la peine à lui infliger. D'ici là, un rapport de personnalité sera établi à son sujet. Comme il est mineur, il nous est interdit de dévoiler son identité.