Accusée de tentative de meurtre, de voies de fait graves et de voies de fait armées sur la personne de sa fille de 19 ans, Bahar Ebrahimi, Johra Kaleki saura d'ici à vendredi si elle est mise en liberté en attendant son procès.

La mère de famille de 38 ans, qui aurait, selon les autorités, agi pour sauver l'honneur de sa famille, n'a pas jeté un regard dans l'assistance lorsqu'elle est entrée dans le box des accusés, hier matin, au palais de justice de Montréal.

Son mari, Ebrahim Ebrahimi, ainsi que quelques amies étaient dans la salle d'audience. Plusieurs médias - beaucoup plus nombreux qu'à l'habitude à cette période-ci de l'année - s'étaient aussi déplacés.

Vêtue et coiffée de manière impeccable, Mme Kaleki a souri à l'une de ses avocates, Me Isabelle Schurman, et a échangé quelques mots avec elle avant que l'audience commence. Un interprète a traduit de l'anglais au farsi les témoignages ainsi que les interventions des avocats et du juge. Depuis sa première comparution, le 14 juin dernier, Mme Kaleki a changé d'avocat. D'abord représentée par Me Tom Pentefountas, elle est aujourd'hui défendue par deux avocates: Me Isabelle Schurman et Me Flavia Longo.

La preuve dévoilée à l'enquête sur sa mise en liberté est frappée d'un interdit de publication.

La poursuite s'est opposée à la libération de l'accusée, mais la procureure de la Couronne, Me Anne Gauvin, n'a pas fait entendre de témoin.

De son côté, la défense a fait témoigner le mari de Mme Kaleki, Ebrahim Ebrahimi, ainsi que deux amies de l'accusée.

L'une d'elles a témoigné en farsi et a eu besoin de l'aide du traducteur pour comprendre les questions des avocates.

Johra Kaleki a été arrêtée le 13 juin dernier dans sa résidence de Dorval. Ce jour-là, un porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal a avancé la thèse du «crime d'honneur».

L'enquête a duré presque toute la journée, hier. Le juge de la Cour du Québec Salvatore Mascia a indiqué aux parties qu'il rendrait sa décision d'ici à vendredi.