Une jeune Ontarienne de 23 ans qui a feint d'être atteinte du cancer pour empocher une importante somme d'argent destinée à lui venir en aide fait maintenant face à trois chefs d'accusation de fraude. Elle s'est retrouvée en cour à Milton, hier, et le juge lui a donné jusqu'à demain pour trouver la somme nécessaire pour assurer sa caution.

Son père affirme qu'elle ne recevra aucun appui financier ou moral de lui ou de sa famille.

L'histoire singulière d'Ashley Anne Kirilow, de Burlington, en Ontario, a débuté quand elle s'est rasé la tête et les sourcils afin de convaincre son entourage qu'elle suivait des traitements de chimiothérapie. Par la suite, elle a organisé des collectes de fonds pour lui venir en aide. Plusieurs centaines d'amis ont participé aux activités, qui auraient permis d'amasser des milliers de dollars. Cet argent devait être réparti entre elle et un organisme caritatif, Change for A Cure, qu'elle avait mis sur pied pour financer la recherche sur le cancer.

Hier, dans la salle d'audience, deux jeunes femmes se décrivaient comme d'anciennes amies de l'accusée. Elles ont été stupéfiées quand elles ont appris qu'Ashley leur avait menti.

Après l'avoir vue, hier, elles ont noté que leur ancienne amie avait changé. « Elle est très différente, a dit Jackie Musial, 21 ans, venue d'Oakville pour assister à la comparution. Elle a l'air d'une femme en santé, pas de quelqu'un qui est atteint du cancer. La dernière fois que je l'ai vue, elle n'avait pas de cheveux. »

Jackie Musial a ajouté qu'elle n'aurait jamais pu soupçonner qu'Ashley Kirilow mentait au sujet de sa maladie. Elle était convaincante, très active sur Facebook, où elle changeait son « statut » régulièrement pour dire qu'elle se rendait à l'hôpital ou qu'elle devait partir pour subir ses traitements de chimiothérapie. Les deux avaient l'habitude de visionner des films ensemble chez Ashley. Maintenant, Jackie Musial ne veut plus aucun contact avec Mme Kirilow.

Aveux

Le château de cartes s'est écroulé plus tôt cette année quand Ashley Kirilow a écrit sur son profil Facebook que cette entrée serait la dernière parce qu'elle souffrait d'un cancer en phase terminale. Son père, après plusieurs conversations avec elle, lui a finalement fait avouer en avril qu'elle n'était pas malade. Il a soupçonné que sa fille mentait parce qu'il n'existait aucun dossier lié à sa supposée maladie à l'hôpital. Il a alerté les policiers pour signaler une possible fraude. Selon lui, Ashley a voulu lui faire du mal, ainsi qu'à sa mère. Les parents ont divorcé lorsqu'elle était très jeune mais, insiste-t-il, « Ashley a grandi avec des frères et des soeurs qui l'ont entourée et aimée ».

Il a indiqué qu'il ne soutiendrait pas sa fille. « J'espère qu'elle paiera, a-t-il ajouté. C'est mon enfant, mais j'ai honte. »

Jackie Musial n'est pas étonnée que personne ne veuille lui prêter de l'argent pour sa caution. « Elle a trahi plusieurs personnes. Maintenant, on la décrira comme la fille qui a feint le cancer. »

- Avec le Toronto Star, The Globe and Mail, CBC et CTV News.