Les deux frères de 46 et 59 ans dont les corps ont été découverts dimanche soir à Saint-Jude, en Montérégie, sont morts de causes naturelles, a révélé l'autopsie.

«Le frère plus âgé est mort en premier. Puisque l'autre n'était pas en mesure de prendre soin de lui, il est mort à son tour», a indiqué le porte-parole de la Sûreté du Québec, Ronald McInnis. Le cadet souffrait de trisomie, selon les voisins.

«Le plus vieux devait s'occuper de l'autre 24 heures sur 24, a ajouté M. McInnis. Malheureusement, il n'a pas été en mesure de prendre soin de lui-même.»

L'affaire est survenue dans une maison unifamiliale de la rue Saint-Roch, à l'angle de la rue Saint-Charles. Vers 20h30, un membre de la famille a découvert les corps de Jean-Guy Roy, 59 ans, et de son frère Richard, 46 ans.

«La famille était inquiète, a expliqué Ronald McInnis. Elle n'avait pas reçu de nouvelles depuis plusieurs jours, alors que les victimes avaient l'habitude d'en donner régulièrement.»

Les corps, qui ne portaient pas de marques de violence apparentes, étaient en état de décomposition avancée. Dimanche matin, une forte odeur flottait autour de la maison des victimes.

Les frères Roy habitaient le quartier depuis plusieurs années, selon les voisins interrogés par Cyberpresse. Ils vivaient seuls depuis la mort de leur mère, au début des années 2000.

Les voisins les considéraient comme des hommes démunis qui prenaient peu soin de leur maison. «Lorsque sa mère est décédée, Jean-Guy avait demandé l'aide de son voisin pour téléphoner, parce qu'il ne savait pas comment faire», a dit Sylvie Lestage, qui habite en face.

Richard Roy souffrait d'une lourde déficience intellectuelle, selon Éric Sirois, un autre voisin. Il le voyait souvent sur son balcon, se balançant de l'avant à l'arrière, le regard vide.

«Son grand frère devait s'occuper de lui à temps plein», a dit M. Sirois, qui salue son courage.

Selon lui, Jean-Guy Roy avait lui aussi des problèmes de santé. Grand fumeur, il toussait énormément. Il avait peu de force dans les membres et ses mains tremblaient de plus en plus, selon Éric Sirois, qui présume qu'il souffrait de la maladie de Parkinson.

«Il y a environ trois semaines, Jean-Guy est venu chez moi. Puisqu'il ne savait pas lire, il voulait que je l'aide à monter l'aspirateur qu'il venait d'acheter. Son bras tremblait tellement qu'il ne pouvait allumer lui-même sa cigarette.»

Lorsqu'il a vu les voitures de police, dimanche soir, Éric Sirois était persuadé que le grand frère venait de mourir.

Au début, la Sûreté du Québec considérait les morts comme étant «suspectes». La thèse criminelle est désormais écartée, a indiqué le sergent McInnis.