La Couronne veut faire déclarer le cyberprédateur Daniel Lesiewicz délinquant à contrôler ou délinquant dangereux.

Ce résidant de Dorval qui a leurré au moins 25 adolescentes et jeunes femmes de partout au Québec entre 2006 et 2008 subira une évaluation psychiatrique à l'Institut Philippe-Pinel pour déterminer s'il doit être déclaré délinquant à contrôler ou délinquant dangereux, a ordonné la juge Suzanne Coupal, ce matin au palais de justice de Montréal.

Si Lesiewicz, 29 ans, est déclaré délinquant dangereux, il écopera d'une peine d'incarcération indéterminée. Cela signifie qu'il devra faire la démonstration qu'il est apte à réintégrer la société.

Lesiewicz repérait ses victimes sur un site de clavardage et les incitait à offrir un spectacle érotique devant leur webcam, souvent sous la menace. Il se faisait parfois passer pour une amie de la victime dont il imitait le profil. D'autres fois, il volait l'identité d'une jeune femme qu'il avait déjà leurrée.

La plupart du temps, les victimes refusaient de donner un spectacle érotique. Il  les menaçait de fermer leur compte de messagerie, de "faire exploser" leur ordinateur ou encore de pirater les cartes de crédit de leurs parents. Il était assez habile en informatique pour prendre le contrôle de leur boîte courriel.

Lorsque les victimes voulaient mettre fin au manège, Lesiewicz les menaçait d'envoyer le premier enregistrement à tous leurs contacts. «Que les victimes se prêtent au jeu ou non, il mettait ses menaces à exécution», a résumé la procureure de la Couronne, Cynthia Gyenizse, ce matin.

L'homme de 29 ans a reconnu sa culpabilité à pas moins de 91chefs d'accusation liés à la pornographie et à de l'extorsion sur la Toile en mars dernier. La plupart de ses victimes étaient mineures.

La poursuite estime que le cyberprédateur mérite une peine exemplaire. L'accusé n'avait pas d'antécédent judiciaire en semblable matière. Il vivait chez ses parents à Dorval. Lors d'une audition précédente, son avocat, Me Luc Vaillancourt, avait décrit son client comme un simple «profiteur» qui misait sur l'industrie pornographique pour se remplir les poches.

Lesiewicz est détenu depuis son arrestation il y a deux ans et demi. Aux yeux de son avocat, le temps que l'accusé a passé en détention - qui compte en double - pourrait même suffire.  À chacune de ses comparutions, l'accusé est tiré à quatre épingles. Ce matin, il était vêtu d'un chic complet et souriait aux médias présents dans la salle.

La poursuite entend faire témoigner certaines victimes au moment des représentations sur la peine le 27 octobre prochain.