Une femme de Saskatoon reconnue coupable d'avoir refusé en 2006 de remplir le questionnaire détaillé du recensement a obtenu jeudi une absolution inconditionnelle, mais son combat pourrait ne pas être terminé.

Sandra Finley a été accusée en vertu de la loi fédérale après avoir refusé de remplir le questionnaire détaillé, qui était obligatoire en 2006.

Mme Finley a dit se réjouir de la décision de la cour de ne pas lui infliger une amende ou une peine de prison. Mais elle ne se satisfait pas du verdict rendu la semaine dernière par la juge Sheila Whelan, de la cour provinciale.

«Est-ce que je vais sauter de joie pour avoir reçu une absolution inconditionnelle? Et bien non (...) Le verdict de culpabilité tient toujours», a-t-elle fait valoir jeudi.

Mme Finley a précisé qu'elle songe à en appeler du verdict de culpabilité.

La femme avait refusé de remplir le formulaire en se disant opposée à l'acquisition en 2003 par Statistique Canada du logiciel de recensement auprès de Lockheed Martin, un fabricant d'armes américain. L'agence avait affirmé que seuls les fonctionnaires fédéraux auraient accès aux données colligées, mais cela n'avait pas eu l'heur de rassurer Mme Finley et d'autres personnes protestant contre les liens avec Lockheed Martin.

Mme Finley a également soutenu que les questions du formulaire violaient le respect de sa vie privée.

La femme, qui estime avoir dépensé environ 10 000 $ pour faire valoir sa cause, risquait une amende maximale de 500 $ ou une peine de prison allant jusqu'à trois mois.

Le gouvernement fédéral a décidé l'année dernière d'abandonner le caractère obligatoire de ce formulaire détaillé, le jugeant trop indiscret. La décision controversée du gouvernement Harper a déclenché un tollé politique l'année dernière et mené à une réprobation publique sans précédent pour un questionnaire de recensement.

Le gouverneur de la Banque du Canada, plusieurs ministres provinciaux, la Fédération canadienne des municipalités, l'Association médicale canadienne, des organisations religieuses, des groupes de défense des droits de la personne et d'autres opposants encore ont maintenu que la décision compromettrait les données clés sur lesquelles sont basées leurs programmes et leur action.

Le questionnaire abrégé du recensement demeure obligatoire pour tous les Canadiens et compte encore sur la technologie de Lockheed Martin. Des sanctions sont encore prévues pour les Canadiens qui refusent de remplir la version abrégée.