Le gouvernement Harper souhaite que Belhassen Trabelsi, le beau-frère du président déchu de la Tunisie, Zine el-Abidine Ben Ali, quitte le Canada le plus rapidement possible.

Mais M. Trabelsi dispose de plusieurs recours qui lui permettront de demeurer en sol canadien pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, ont confirmé à La Presse plusieurs sources gouvernementales.

Le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a fait savoir ce matin que le gouvernement canadien aimerait bien donner suite à la requête d'extradition de la Tunisie.   

«On ne veut pas d'un criminel comme lui au Canada et on va obtempérer à la demande de la Tunisie», a répondu le ministre Cannon de passage à Val-d'Or, en Abitibi-Témiscamingue, pour des consultations en prévision du prochain budget fédéral.

Or, plusieurs obstacles se dressent devant la volonté du gouvernement Harper avant de pouvoir envoyer M. Trabelsi à l'extérieur des frontières canadiennes.

D'abord, il n'existe aucun traité d'extradition entre le Canada et la Tunisie. Ensuite, M. Trabelsi a porté en appel la décision des autorités canadiennes de lui retirer son statut de résident permanent du Canada plutôt cette semaine. Cet appel peut prendre plusieurs mois avant d'être entendu.

Enfin, M. Trabelsi a déjà fait savoir aux autorités canadiennes que s'il perd son statut de résident permanent, il demandera le statut de réfugié politique. Cette demande peut prendre des mois avant d'être entendu et s'il essuie un refus, M. Trabelsi pourra encore une fois porter l'affaire en appel.

«À moins qu'il ne décide de partir de son propre gré, M. Trabelsi risque d'être au Canada encore pour plusieurs années », a indiqué une source gouvernementale.

Il est donc erroné de prétendre, comme l'ont affirmé certains médias au cours des dernières heures que M. Trabelsi sera expulsé du pays d'ici peu.