Le clan Villanueva a tenté de faire porter au policier Jean-Loup Lapointe un «parfum nauséabond de racisme», a dénoncé l'avocat du policier, Me Pierre Dupras, ce matin aux plaidoiries de l'enquête du coroner sur la mort de Fredy Villanueva.

L'avocat de l'agent Lapointe a consacré sa plaidoirie à discréditer les arguments de ses adversaires à l'enquête du coroner sur la mort du jeune homme de 18 ans, abattu par Jean-Loup Lapointe le 9 août 2008 dans un stationnement de Montréal-Nord. Il n'a même pas mentionné les recommandations que son client suggère au coroner pour une meilleure protection de la vie humaine, se contentant de dire qu'elles étaient dans son mémoire.

«M. Lapointe a témoigné durant onze jours. Onze jours où on l'a bombardé de questions. Il vous a offert des réponses franches et sincères. On est bien loin du robot qu'on a tenté de vous décrire en début de semaine», a dit l'avocat qui faisait allusion aux plaidoiries du clan Villanueva qui se sont déroulées plus tôt cette semaine.

Le policier assistait à l'audience ce matin, aux côtés de sa coéquipière Stéphanie Pilotte, assis tout au fond de la salle. Les deux policiers étaient encadrés par cinq gardes du corps, alors que les sièges réservés au public étaient vides.

Me Dupras a dénoncé la «légèreté» avec laquelle des parties intéressées à l'enquête avaient «lancé cette boue au visage» de son client, en faisant référence aux allégations de profilage racial. «Rien ne permet de conclure à la plus minimale des preuves à ce sujet», a poursuivi l'avocat d'expérience.

Lors du tragique événement, l'agent Lapointe n'a pas informé Dany Villanueva qu'il s'apprêtait à le mettre en état d'arrestation. Aux yeux du clan Villanueva, le policier a alors contrevenu à la loi.  «Si M. Lapointe n'arrive pas à prononcer la mise en état d'arrestation, c'est précisément en raison du comportement (agressif) de M. Villanueva. Il n'y a donc rien d'illégal», a insisté Me Dupras.

L'agent Lapointe a été victime d'une «agression physique grave». «Il avait le droit de défendre sa vie», a insisté Me Dupras. La Ville de Montréal, La Fraternité des policiers de Montréal et les deux policiers impliqués dans la mort de Fredy Villanueva ont déposé un mémoire commun de 205 pages. Les plaidoiries se poursuivent le 24 février prochain au palais de justice de Montréal.

Par ailleurs, la Ligue des droits et libertés a dénoncé, ce matin, le fait que la publication du rapport du coroner sera vraisemblablement retardée de plusieurs mois sinon plusieurs années puisque la Ville de Montréal et la Fraternité des policiers de Montréal contestent devant la Cour supérieure une décision du coroner André Perreault au sujet du mécanisme de sûreté de l'étui à arme à  feu des policiers. Le coroner Perreault ne publiera pas son rapport tant que ce débat-là ne sera pas clos.

«Ces tactiques dilatoires auxquelles la Ville de Montréal se prête également dans d'autres dossiers traitant du profilage racial doivent cesser. Ça nous choque profondément», a indiqué la coordonnatrice de la Ligue, Nicole Filion, en marge de l'audience de ce matin.