La Libye a annoncé mardi la nomination du Québécois Philippe Kirsch, ex-président de la Cour pénale internationale (CPI), à la tête d'un tribunal chargé de statuer sur la crise entre Tripoli et Berne, provoquée par l'interpellation en 2008 d'un fils du leader libyen en Suisse.

«Les représentants de la Grande Jamahiriya (libyenne) et la Suisse, et après consultation avec les deux juges (désignés) des deux parties, se sont mis d'accord sur la nomination de l'expert canadien en droit international Philippe Kirsch, président du tribunal arbitral», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Ce tribunal, qui doit siéger à Berlin, doit se pencher sur les conditions de la brève interpellation d'Hannibal, un fils du numéro un libyen Mouammar Kadhafi, en 2008 à Genève, qui a provoqué une grave crise entre les deux pays.

Outre son président canadien, ce triumvirat sera composé par l'Indien Sreenivasa Pammaraju Rao, nommé par Tripoli et la juriste britannique Elizabeth Wilmshurst, désignée par la confédération helvétique, a précisé le communiqué.

La création du tribunal arbitral avait été décidée par un plan d'action signé le 16 juin 2010 à Madrid par la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey et son homologue libyen Moussa Koussa, visant à mettre fin au différend entre les deux pays.

Les relations entre Berne et Tripoli s'étaient nettement détériorées à la suite de l'interpellation musclée d'Hannibal Kadhafi sur une plainte de deux domestiques l'accusant de mauvais traitements. La Libye ne cesse depuis de réclamer des excuses à la Suisse.

Peu après, les autorités libyennes avaient arrêté deux Suisses qui ont été libérés après plusieurs mois de détention et suite à des tractations avec l'Union européenne.