Le corps d'une femme a été découvert gelé lundi soir à l'entrée d'un immeuble désaffecté du quartier Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal. La police de Montréal n'a pas encore confirmé s'il s'agit de Ghislaine Boutin, cette femme de 76 ans portée disparue depuis samedi.

Mardi matin, des enquêteurs se sont rendus au Pavillon Saint-Clément, la résidence pour personnes âgées où habite Mme Boutin. L'établissement de la rue Théodore est situé à moins de 300 mètres de l'endroit où le corps a été découvert.

«Les policiers sont venus visiter sa chambre», a confirmé Gilles Corriveau, un spécialiste en relations publiques qui représente la résidence depuis mardi.

La direction du Pavillon Saint-Clément ignorait toutefois l'identité de la victime, mardi après-midi. «Le personnel et les résidents espèrent qu'elle sera saine et sauve, a dit M. Corriveau. On ne veut pas entrevoir le pire.»

Mardi soir, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) n'avait pas encore dévoilé l'identité ou l'âge de la victime. Les enquêteurs attendaient les résultats de l'autopsie, qui devrait être pratiquée mercredi. Ses vêtements ne semblaient pas correspondre à ceux que la disparue avait l'habitude de porter lorsqu'elle allait marcher.

«Le corps, qui a été découvert à l'angle des rues Notre-Dame et Sicard, était complètement frigorifié, a indiqué Simon Delorme, porte-parole du SPVM. À première vue, il ne semblait pas porter de marques de violence et rien ne laisse croire qu'elle a été victime d'un crime.»

Vers 4h du matin, samedi, Ghislaine Boutin a quitté le Pavillon Saint-Clément, une résidence qui accueille des personnes âgées aux prises avec des problèmes de santé mentale. Selon ses proches, la septuagénaire était traitée pour un problème de schizophrénie.

Mme Boutin avait l'habitude d'aller marcher très tôt le matin. Cette fois, elle n'est pas revenue pour l'heure du petit-déjeuner. Les responsables du centre ont signalé sa disparition à la police vers 10h.

«De l'avis des médecins, ça ne présentait aucun problème qu'elle sorte ainsi, a dit Gilles Corriveau. C'est une dame coquette et autonome.»

«L'ignorance est une situation extrêmement difficile, a poursuivi M. Corriveau. S'est-elle perdue? Y a-t-il eu des changements dans sa condition? A-t-elle été victime d'un acte criminel?»

L'hiver dernier, deux femmes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer sont mortes de froid après avoir quitté leur domicile. La première, âgée de 73 ans, avait été retrouvée près de l'ancien Hippodrome de Montréal le 11 décembre. Deux mois plus tard, une femme de 80 ans est morte gelée dans le stationnement d'un commerce de l'arrondissement d'Ahuntsic-Cartierville.